Mardi 12 décembre, lors d’une fête de Noël organisée par la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (1), à New Dehli, Venkaiah Naidu, vice-président de l’Union indienne, deuxième personnage de l’Etat, a reconnu les services rendus par l’Eglise catholique locale.
« Noël est un temps pour renouveler notre engagement à aimer et à servir nos familles, nos communautés et la société ; pour être juste et transparent dans nos engagements ; pour œuvrer à l’inclusion sociale et économique de tous ; pour promouvoir une paix durable entre personnes de religions et de cultures différentes » a notamment déclaré Venkaiah Naidu, vice-président de l'Union indienne depuis le 11 août dernier, devant des responsables politiques et religieux qui prenaient part à cette rencontre. Il a d’ailleurs reconnu la qualité des œuvres éducatives (« les meilleures du pays » alors que l’an dernier, les chrétiens s’opposaient au nouveau projet fédéral de politique éducative) et celle des soins que l’Eglise locale fournit. « La communauté catholique aime la paix et contribue immensément à la construction de la nation » a-t-il par ailleurs déclaré.
« La communauté catholique contribue immensément à la construction de la nation »
Dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’engagement social, la présence chrétienne est très forte et hors de proportion avec ses effectifs. En matière éducative, l’Eglise catholique est ainsi le deuxième acteur du pays, avec plus de 25 000 institutions, selon Mgr Theodore Mascarenhas, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques d’Inde (CBCI).
Par exemple, en 2008, le diocèse de Satna (Madhya Pradesh), gérait 54 établissements scolaires et neuf hôpitaux et dispensaires, avec l’aide de 60 prêtres et 127 religieuses, alors que les catholiques représentaient 0,3% de la population.
Les déclarations de Venkaiah Naidu, « rassurantes pour les minorités chrétiennes en Inde » selon l’agence d’information Fides, font suite à une précédente rencontre, organisée le 24 août dernier, entre le président de la CBCI et le nouveau président de l’Union indienne, Ram Nath Kovind, en fonctions depuis juillet dernier. A cet entretien participait le vice-président Naidu.
Venkaiah Naidu, les conversions de masse et les lois anti-conversion au niveau fédéral
Vice-président depuis le 11 août dernier, Venkaiah Naidu a d’abord exercé les fonctions de ministres des Affaires parlementaires au sein du gouvernement Modi, après avoir été président du Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien). Le 12 décembre 2014, seulement six mois après la victoire écrasante du BJP et de son leader, Venkaiah Naidu, alors ministre BJP des Affaires parlementaires, avait, à la surprise générale appelé à mettre en place des lois anti-conversion au niveau fédéral, devant la chambre basse du Parlement (Lok Sabha). cette proposition avait alors déclenché un tollé général à l’Assemblée, aussi bien de la part des partis d’opposition que de représentants des partis hindous. Interrogé sur les conversions de masse, rebaptisées « retour à la maison » (Ghar Wapasi), auxquelles se livraient des émanations du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS, Corps national des volontaires), mentor idéologique du BJP, le ministre avait retourné contre les chrétiens et les musulmans l’accusation de prosélytisme faite aux hindouistes. « La liberté de religion ne doit pas servir de prétexte pour autoriser les campagnes de prosélytisme financées par l’étranger, lesquelles ont pris une ampleur considérable ces dernières années dans différents Etats, ciblant particulièrement les aborigènes, les basses castes et les pauvres », avait-t-il dénoncé.
Dans ce pays où ils représentent 2,3% de la population selon le dernier recensement de 2011, les chrétiens sont régulièrement accusés de chercher à convertir les hindous au christianisme. Les évêques catholiques locaux s’en étaient d'ailleurs défendus lors de leur assemblée plénière en février dernier.
Selon l’ONG Open Door qui établit une liste des 50 pays où les chrétiens sont les plus persécutés, l’Inde, en 31ème position en 2012, figure, en 2017, à la 15ème place.
Notes
(1) La Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI, Catholic Bishops’ Conference of India) réunit les représentants des trois rites de l’Eglise catholique en Inde (latin, syro-malabar et syro-malankar). Elle ne doit pas être confondue avec la CCBI (Conference of Catholic Bishops of India) réunit les évêques de rite latin.
(Source: Eglises d'Asie, le 14 décembre 2017)
« Noël est un temps pour renouveler notre engagement à aimer et à servir nos familles, nos communautés et la société ; pour être juste et transparent dans nos engagements ; pour œuvrer à l’inclusion sociale et économique de tous ; pour promouvoir une paix durable entre personnes de religions et de cultures différentes » a notamment déclaré Venkaiah Naidu, vice-président de l'Union indienne depuis le 11 août dernier, devant des responsables politiques et religieux qui prenaient part à cette rencontre. Il a d’ailleurs reconnu la qualité des œuvres éducatives (« les meilleures du pays » alors que l’an dernier, les chrétiens s’opposaient au nouveau projet fédéral de politique éducative) et celle des soins que l’Eglise locale fournit. « La communauté catholique aime la paix et contribue immensément à la construction de la nation » a-t-il par ailleurs déclaré.
« La communauté catholique contribue immensément à la construction de la nation »
Dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’engagement social, la présence chrétienne est très forte et hors de proportion avec ses effectifs. En matière éducative, l’Eglise catholique est ainsi le deuxième acteur du pays, avec plus de 25 000 institutions, selon Mgr Theodore Mascarenhas, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques d’Inde (CBCI).
Par exemple, en 2008, le diocèse de Satna (Madhya Pradesh), gérait 54 établissements scolaires et neuf hôpitaux et dispensaires, avec l’aide de 60 prêtres et 127 religieuses, alors que les catholiques représentaient 0,3% de la population.
Les déclarations de Venkaiah Naidu, « rassurantes pour les minorités chrétiennes en Inde » selon l’agence d’information Fides, font suite à une précédente rencontre, organisée le 24 août dernier, entre le président de la CBCI et le nouveau président de l’Union indienne, Ram Nath Kovind, en fonctions depuis juillet dernier. A cet entretien participait le vice-président Naidu.
Venkaiah Naidu, les conversions de masse et les lois anti-conversion au niveau fédéral
Vice-président depuis le 11 août dernier, Venkaiah Naidu a d’abord exercé les fonctions de ministres des Affaires parlementaires au sein du gouvernement Modi, après avoir été président du Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien). Le 12 décembre 2014, seulement six mois après la victoire écrasante du BJP et de son leader, Venkaiah Naidu, alors ministre BJP des Affaires parlementaires, avait, à la surprise générale appelé à mettre en place des lois anti-conversion au niveau fédéral, devant la chambre basse du Parlement (Lok Sabha). cette proposition avait alors déclenché un tollé général à l’Assemblée, aussi bien de la part des partis d’opposition que de représentants des partis hindous. Interrogé sur les conversions de masse, rebaptisées « retour à la maison » (Ghar Wapasi), auxquelles se livraient des émanations du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS, Corps national des volontaires), mentor idéologique du BJP, le ministre avait retourné contre les chrétiens et les musulmans l’accusation de prosélytisme faite aux hindouistes. « La liberté de religion ne doit pas servir de prétexte pour autoriser les campagnes de prosélytisme financées par l’étranger, lesquelles ont pris une ampleur considérable ces dernières années dans différents Etats, ciblant particulièrement les aborigènes, les basses castes et les pauvres », avait-t-il dénoncé.
Dans ce pays où ils représentent 2,3% de la population selon le dernier recensement de 2011, les chrétiens sont régulièrement accusés de chercher à convertir les hindous au christianisme. Les évêques catholiques locaux s’en étaient d'ailleurs défendus lors de leur assemblée plénière en février dernier.
Selon l’ONG Open Door qui établit une liste des 50 pays où les chrétiens sont les plus persécutés, l’Inde, en 31ème position en 2012, figure, en 2017, à la 15ème place.
Notes
(1) La Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI, Catholic Bishops’ Conference of India) réunit les représentants des trois rites de l’Eglise catholique en Inde (latin, syro-malabar et syro-malankar). Elle ne doit pas être confondue avec la CCBI (Conference of Catholic Bishops of India) réunit les évêques de rite latin.
(Source: Eglises d'Asie, le 14 décembre 2017)