« Nous apportons en urgence ce dont ils ont le plus besoin», explique Allen Brooks, l’un des membres de la coordination de ces groupes qui ont pour vocation de promouvoir la paix entre les communautés (1). Le matériel d’urgence fourni par son groupe consiste essentiellement en sacs de riz, aliments pour bébé, médicaments, mais surtout en couvertures, tentes et bâches pour protéger les milliers de sans-abris des rigueurs de l’hiver, particulièrement froid et pluvieux dans ces régions situées sur les contreforts de l’Himalaya.
Selon les derniers bilans officiels, au moins dix personnes ont été tuées et plusieurs centaines d’autres blessées lors des violences qui ont suivi les festivités du Nouvel An, entre les ethnies Rabha de l’Etat d’Assam et les Garo de l’Etat voisin du Meghalaya. Ces affrontements ont provoqué l’exode de 30 000 à 50 000 personnes, aujourd’hui sans foyer, et réfugiées dans quelque 40 camps mis hâtivement en place par le gouvernement.
Plusieurs associations, surtout d’obédience chrétienne, travaillant pour la paix interethnique dans ces Etats du Nord-Est à la violence endémique, sont venues distribuer des colis de premiers secours dans les camps du gouvernement où ils sont ensuite répartis par les autorités locales. Parmi elles, Churches Auxiliary for Social Action (CASA), branche caritative d’un rassemblement de 24 Eglises protestantes et orthodoxes en Inde, le Council of Baptist Churches in North East India (CBNEI) ou encore les Missionnaires de la Charité (Sœurs de Mère Teresa).
Les affrontements interethniques auraient éclaté le 1er janvier dernier, avec l’attaque par des membres de l’ethnie rabha des invités d’un mariage garo ainsi que du pasteur qui y officiait (2). En représailles, les Garo auraient à leur tour effectué des raids contre des villages rabha, déclenchant une série d’attaques entre les deux communautés vivant de part et d’autre de la frontière du Meghalaya et de l’Assam. Selon la police locale, plus d’une centaine de villages ont été incendiés lors de ces violences intertribales, récurrentes dans cette région frontalière où Garo et Rabha s’affrontent régulièrement sur des questions de propriété des terres.
Dès le début des troubles, l’administration locale a semblé incapable de stopper l’escalade de la violence. Un manque de réaction qui a été stigmatisé par le ministre fédéral de l’Intérieur, lequel a appelé les Etats concernés à prendre rapidement des mesures, alors que le 10 janvier dernier, le très influent All Assam Students Union (AASU) reprochait au gouvernement de l’Assam d’avoir une nouvelle fois « échoué à protéger la population ».
Le 8 janvier dernier, le gouvernement fédéral a dépêché des troupes de police spéciale et des unités de l’armée dans la zone frontière des deux Etats touchée par les violences, soit les districts des East Garo Hills dans le Meghalaya et du Goalpara en Assam. Quatorze compagnies paramilitaires ont été déployées, un couvre-feu instauré dans toute la région et l’ordre de tirer à vue donné par le ministre-président de l’Assam. Lundi 10 janvier, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a déclaré, qu’après évaluation de la situation, il était apparu que les violences interethniques « avaient été très bien préparées et planifiées à l’avance et n’avaient aucun caractère spontané ».
Aujourd’hui, bien que la situation soit, selon les autorités locales « en passe de revenir à la normale », le couvre-feu est encore maintenu dans certaines zones sensibles. Toujours selon les sources officielles, 13 000 à 18 000 déplacés sont retournés dans leurs villages et 250 personnes ont été arrêtées dans les deux Etats pour leur implication dans les violences interethniques (3).
(1) Les chrétiens, et en particulier l’Eglise catholique, sont très investis dans le travail de réconciliation entre les différentes ethnies qui peuplent le Meghalaya et l’Assam, en grande partie sous l’impulsion de Mgr Menamparampil, archevêque de Guwahati et fondateur du Joint Peace Team of Northeast India. Actuellement en congrès dans l’ouest de l’Inde, le prélat œuvre avec ses équipes depuis une quarantaine d’années dans la région et a concouru à la passation d’accords de paix dans de nombreux conflits interethniques.
(2) Les Garo, de langue sino-tibétaine et répartis essentiellement dans la région du Nord-Est de l’Inde et au Bangladesh, sont majoritairement baptistes.
(3) Thaindian, 5 janvier 2011; Andhranews, 10 janvier 2011; IANS, 11 janvier 2011; Ucanews, 18 janvier 2011.
(Source: Eglises d'Asie, 18 janvier 2011)
Selon les derniers bilans officiels, au moins dix personnes ont été tuées et plusieurs centaines d’autres blessées lors des violences qui ont suivi les festivités du Nouvel An, entre les ethnies Rabha de l’Etat d’Assam et les Garo de l’Etat voisin du Meghalaya. Ces affrontements ont provoqué l’exode de 30 000 à 50 000 personnes, aujourd’hui sans foyer, et réfugiées dans quelque 40 camps mis hâtivement en place par le gouvernement.
Plusieurs associations, surtout d’obédience chrétienne, travaillant pour la paix interethnique dans ces Etats du Nord-Est à la violence endémique, sont venues distribuer des colis de premiers secours dans les camps du gouvernement où ils sont ensuite répartis par les autorités locales. Parmi elles, Churches Auxiliary for Social Action (CASA), branche caritative d’un rassemblement de 24 Eglises protestantes et orthodoxes en Inde, le Council of Baptist Churches in North East India (CBNEI) ou encore les Missionnaires de la Charité (Sœurs de Mère Teresa).
Les affrontements interethniques auraient éclaté le 1er janvier dernier, avec l’attaque par des membres de l’ethnie rabha des invités d’un mariage garo ainsi que du pasteur qui y officiait (2). En représailles, les Garo auraient à leur tour effectué des raids contre des villages rabha, déclenchant une série d’attaques entre les deux communautés vivant de part et d’autre de la frontière du Meghalaya et de l’Assam. Selon la police locale, plus d’une centaine de villages ont été incendiés lors de ces violences intertribales, récurrentes dans cette région frontalière où Garo et Rabha s’affrontent régulièrement sur des questions de propriété des terres.
Dès le début des troubles, l’administration locale a semblé incapable de stopper l’escalade de la violence. Un manque de réaction qui a été stigmatisé par le ministre fédéral de l’Intérieur, lequel a appelé les Etats concernés à prendre rapidement des mesures, alors que le 10 janvier dernier, le très influent All Assam Students Union (AASU) reprochait au gouvernement de l’Assam d’avoir une nouvelle fois « échoué à protéger la population ».
Le 8 janvier dernier, le gouvernement fédéral a dépêché des troupes de police spéciale et des unités de l’armée dans la zone frontière des deux Etats touchée par les violences, soit les districts des East Garo Hills dans le Meghalaya et du Goalpara en Assam. Quatorze compagnies paramilitaires ont été déployées, un couvre-feu instauré dans toute la région et l’ordre de tirer à vue donné par le ministre-président de l’Assam. Lundi 10 janvier, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a déclaré, qu’après évaluation de la situation, il était apparu que les violences interethniques « avaient été très bien préparées et planifiées à l’avance et n’avaient aucun caractère spontané ».
Aujourd’hui, bien que la situation soit, selon les autorités locales « en passe de revenir à la normale », le couvre-feu est encore maintenu dans certaines zones sensibles. Toujours selon les sources officielles, 13 000 à 18 000 déplacés sont retournés dans leurs villages et 250 personnes ont été arrêtées dans les deux Etats pour leur implication dans les violences interethniques (3).
(1) Les chrétiens, et en particulier l’Eglise catholique, sont très investis dans le travail de réconciliation entre les différentes ethnies qui peuplent le Meghalaya et l’Assam, en grande partie sous l’impulsion de Mgr Menamparampil, archevêque de Guwahati et fondateur du Joint Peace Team of Northeast India. Actuellement en congrès dans l’ouest de l’Inde, le prélat œuvre avec ses équipes depuis une quarantaine d’années dans la région et a concouru à la passation d’accords de paix dans de nombreux conflits interethniques.
(2) Les Garo, de langue sino-tibétaine et répartis essentiellement dans la région du Nord-Est de l’Inde et au Bangladesh, sont majoritairement baptistes.
(3) Thaindian, 5 janvier 2011; Andhranews, 10 janvier 2011; IANS, 11 janvier 2011; Ucanews, 18 janvier 2011.
(Source: Eglises d'Asie, 18 janvier 2011)