Eglises d'Asie, 4 janvier 2011 - Le Rév. Samuel Isaac, 40 ans, attaqué à la hache dimanche 2 janvier lors d’une réunion de prière, a été accusé de prosélytisme par son agresseur.
Le 2 janvier au soir, alors qu’il priait sous la tente d’une communauté nomade dans le district de Davanagere au Karnataka - district dont il est le coordinateur pour le Global Council of Indian Christians (GCIC) (1) -, le pasteur protestant a été pris à partie par un hindouiste qui l’a accusé de chercher à convertir au christianisme les tribus nomades de la région.
Membre du Bajrang Dal (2), le jeune militant cité sous le nom de Basavaraju se serait alors emporté violemment et aurait essayé de frapper le Rév. Isaac à la tête avec une hache. Un coup qui aurait dévié vers l’épaule, épargnant la vie du pasteur mais le blessant très grièvement.
Les témoins de la scène, dont la femme du pasteur et ses deux fils, ont immédiatement transporté le blessé qui perdait beaucoup de sang à l’hôpital de Davanagere où il a été transfusé et opéré en urgence.
Sajan K.George, président du GCIC, a déclaré à l’agence Ucanews ce 4 janvier que les jours du Rév. Isaac n’étaient désormais plus en danger. Toujours hospitalisé en soins intensifs, il souffre de graves blessures à la tête qui ont nécessité une douzaine de points de suture.
Cependant, l’affaire de l’agression du pasteur révélée aux médias par Sajan George, connaît aujourd’hui un nouveau rebondissement. Les forces de police du district, après avoir annoncé qu’elles allaient interpeller le jeune militant hindouiste, viennent de procéder à l’arrestation des deux assistants du Rév. Isaac, Babu et Krishna, venus voir leur pasteur blessé à l’hôpital.
Selon une information diffusée ce 4 janvier par l’agence Asianews, les officiers de police ont arrêté les deux chrétiens à la suite d’une plainte déposée par Basavaraju contre le Rév. Isaac, au titre de l’article 153 du code pénal indien (3).
Dénonçant la collusion entre la police locale et les hindouistes du Bharatiya Janata Party (Parti du Peuple indien, BJP) au pouvoir, le président du GCIC s’est indigné du fait que les coupables « se soient arrangés pour faire arrêter » les victimes. « C’est une tâche indélébile sur notre démocratie laïque », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une version déformée des faits était propagée par les hindouistes, prétendant que le Rév. Isaac se serait lui-même blessé en fuyant les militants hindous qui l’avaient interrompu alors qu’il évangélisait les nomades. Sajan George a tenu à préciser que le rapport médical de l’hôpital de Davanagere où est actuellement soigné le Rév. Isaac, atteste que le pasteur a bel et bien été blessé par des coups portés à la hache.
Les allégations de prosélytisme accompagnées de violences anti-chrétiennes se multiplient au Karnataka depuis l’arrivée au pouvoir en mai 2008 du BJP, vitrine politique du mouvement pro-hindou (4). Légitimant leurs attaques en invoquant les articles 153 et 295 A (« atteinte aux sentiments religieux ») du code pénal indien, les hindouistes obtiennent la plupart du temps le soutien des forces de l’ordre. Une attitude dénoncée par le GCIC ainsi que par de nombreux mouvements de défense des droits de l’homme présents dans l'Etat.
Lors des violences antichrétiennes de 2008, l’Etat du Karnataka avait été l’un des plus touchés, avec plus d’une quarantaine de lieux de culte saccagés et de nombreux chrétiens agressés et grièvement blessés. L’inaction, voire la complicité du gouvernement et de la police lors des attaques – des membres des forces de l’ordre ayant été jusqu’à prêter main forte aux agresseurs –, avaient été montrées du doigt, en particulier par Mgr Moras, archevêque de Bangalore. Afin de mieux se défendre face aux extrémistes hindous, les chrétiens du Karnataka, toujours à l’initiative de Mgr Moras, avaient fondé en 2009, un forum œcuménique, le KUCFHR, regroupant 113 dénominations chrétiennes (5).
Selon les statistiques nationales de 2001, l’Etat du Karnataka compte près de 53 millions d’habitants, en grande majorité hindous, les musulmans représentant environ 12 % de la population et les chrétiens moins de 2 %.
(1) Le Global Council of Indian Christians (GCIC) est une ONG d’obédience protestante qui lutte contre les violences antichrétiennes.
(2) Le Bajrang Dal est la branche jeunesse du Vishwa Hindu Parishad (VHP), une organisation nationaliste hindoue réputée pour sa violence.
(3) L’article 153 du code pénal indien, sanctionne entre autres, les « troubles à l’ordre public et les incitations aux affrontements intercommunautaires au nom de la religion » ainsi que « les allégations préjudiciables à l’intégration nationale ».
(4) Voir EDA 517, 522, 528, 529, 537
(5) Voir EDA 510
(Source: Eglises d'Asie, 4 janvier 2011)
Le 2 janvier au soir, alors qu’il priait sous la tente d’une communauté nomade dans le district de Davanagere au Karnataka - district dont il est le coordinateur pour le Global Council of Indian Christians (GCIC) (1) -, le pasteur protestant a été pris à partie par un hindouiste qui l’a accusé de chercher à convertir au christianisme les tribus nomades de la région.
Membre du Bajrang Dal (2), le jeune militant cité sous le nom de Basavaraju se serait alors emporté violemment et aurait essayé de frapper le Rév. Isaac à la tête avec une hache. Un coup qui aurait dévié vers l’épaule, épargnant la vie du pasteur mais le blessant très grièvement.
Les témoins de la scène, dont la femme du pasteur et ses deux fils, ont immédiatement transporté le blessé qui perdait beaucoup de sang à l’hôpital de Davanagere où il a été transfusé et opéré en urgence.
Sajan K.George, président du GCIC, a déclaré à l’agence Ucanews ce 4 janvier que les jours du Rév. Isaac n’étaient désormais plus en danger. Toujours hospitalisé en soins intensifs, il souffre de graves blessures à la tête qui ont nécessité une douzaine de points de suture.
Cependant, l’affaire de l’agression du pasteur révélée aux médias par Sajan George, connaît aujourd’hui un nouveau rebondissement. Les forces de police du district, après avoir annoncé qu’elles allaient interpeller le jeune militant hindouiste, viennent de procéder à l’arrestation des deux assistants du Rév. Isaac, Babu et Krishna, venus voir leur pasteur blessé à l’hôpital.
Selon une information diffusée ce 4 janvier par l’agence Asianews, les officiers de police ont arrêté les deux chrétiens à la suite d’une plainte déposée par Basavaraju contre le Rév. Isaac, au titre de l’article 153 du code pénal indien (3).
Dénonçant la collusion entre la police locale et les hindouistes du Bharatiya Janata Party (Parti du Peuple indien, BJP) au pouvoir, le président du GCIC s’est indigné du fait que les coupables « se soient arrangés pour faire arrêter » les victimes. « C’est une tâche indélébile sur notre démocratie laïque », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une version déformée des faits était propagée par les hindouistes, prétendant que le Rév. Isaac se serait lui-même blessé en fuyant les militants hindous qui l’avaient interrompu alors qu’il évangélisait les nomades. Sajan George a tenu à préciser que le rapport médical de l’hôpital de Davanagere où est actuellement soigné le Rév. Isaac, atteste que le pasteur a bel et bien été blessé par des coups portés à la hache.
Les allégations de prosélytisme accompagnées de violences anti-chrétiennes se multiplient au Karnataka depuis l’arrivée au pouvoir en mai 2008 du BJP, vitrine politique du mouvement pro-hindou (4). Légitimant leurs attaques en invoquant les articles 153 et 295 A (« atteinte aux sentiments religieux ») du code pénal indien, les hindouistes obtiennent la plupart du temps le soutien des forces de l’ordre. Une attitude dénoncée par le GCIC ainsi que par de nombreux mouvements de défense des droits de l’homme présents dans l'Etat.
Lors des violences antichrétiennes de 2008, l’Etat du Karnataka avait été l’un des plus touchés, avec plus d’une quarantaine de lieux de culte saccagés et de nombreux chrétiens agressés et grièvement blessés. L’inaction, voire la complicité du gouvernement et de la police lors des attaques – des membres des forces de l’ordre ayant été jusqu’à prêter main forte aux agresseurs –, avaient été montrées du doigt, en particulier par Mgr Moras, archevêque de Bangalore. Afin de mieux se défendre face aux extrémistes hindous, les chrétiens du Karnataka, toujours à l’initiative de Mgr Moras, avaient fondé en 2009, un forum œcuménique, le KUCFHR, regroupant 113 dénominations chrétiennes (5).
Selon les statistiques nationales de 2001, l’Etat du Karnataka compte près de 53 millions d’habitants, en grande majorité hindous, les musulmans représentant environ 12 % de la population et les chrétiens moins de 2 %.
(1) Le Global Council of Indian Christians (GCIC) est une ONG d’obédience protestante qui lutte contre les violences antichrétiennes.
(2) Le Bajrang Dal est la branche jeunesse du Vishwa Hindu Parishad (VHP), une organisation nationaliste hindoue réputée pour sa violence.
(3) L’article 153 du code pénal indien, sanctionne entre autres, les « troubles à l’ordre public et les incitations aux affrontements intercommunautaires au nom de la religion » ainsi que « les allégations préjudiciables à l’intégration nationale ».
(4) Voir EDA 517, 522, 528, 529, 537
(5) Voir EDA 510
(Source: Eglises d'Asie, 4 janvier 2011)