Les actions de protestation des communautés religieuses se multiplient en Birmanie, tandis que la junte poursuit les arrestations de personnalités du mouvement démocratique. Le président américain Joe Biden a annoncé de nouvelles sanctions économiques contre les généraux.
Pour la sixième journée consécutive, les manifestations et les grèves se poursuivent dans le pays pour protester contre le coup d’État militaire du 1er février ainsi que l’arrestation de la cheffe du gouvernement élu Aung San Suu Kyi et du président Win Myint.
Dans la capitale économique, Rangoun, médecins, enseignants, étudiants et ouvriers demandent aux fonctionnaires d’adhérer au mouvement de « désobéissance civile » en refusant d’aller travailler. Des manifestations sont organisées devant les ambassades américaines et chinoises pour exiger des sanctions internationales contre la junte, certains accusant la Chine de soutenir l’armée par la vente d’armes. Mercredi, le nouveau président américain Joe Biden a de nouveau appelé à la libération des prisonniers politiques et annoncé des sanctions contre les généraux impliqués dans le putsch, tout particulièrement Min Aung Hlaing, instigateur principal du coup d’état, déjà visé par des sanctions pour son rôle dans les violences commises à l’encontre de la minorité Rohingyas en 2017.
La répression se poursuit : mercredi soir, un proche collaborateur d’Aung San Suu Kyi, Kyaw Tint Swe, a été arrêté avec quatre autres personnalités du gouvernement élu. Des membres de la Commission électorale, qui avait confirmé la victoire de la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD, le parti d’Aung San Suu Kyi) aux élections du 8 novembre dernier, ont également été arrêtés. On estime que plusieurs centaines de personnes ont été mises en prison ces jours-ci.
Le monde religieux très impliqué dans les manifestations.
Les manifestations contre le coup d’État impliquent désormais toutes les couches de la société et en particulier le monde religieux. Des bonzes du monastère de Pegu, à 80 km au nord-est de Rangoun, ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils exhortent la population à tenir haut « la lumière du bien » et du dharma (ndlr : l’enseignement du Bouddha), et à rejeter « la voie du mal », qui entraîne le pays dans « les ténèbres et la destruction ».
Il y a deux jours à Pakokku, dans la région centrale de Magway, des centaines de religieux ont marché pour la paix. La ville est connue pour ses nombreux monastères : c’est ici qu’est née la « révolution safran » contre la junte en 2007 – des manifestations de moines bouddhistes contre les militaires. Le choc suscité par la répression sanglante du mouvement avait contribué à accélérer la transition vers la démocratie. Un jeune moine explique : « Chaque jour, nous prions en allumant des bougies et de l’encens, pour que les Birmans soient protégés des catastrophes, comme ce qui se passe ces jours-ci. Nous ne voulons pas que les gens souffrent, dans la violence. »
Les catholiques expriment aussi leur opposition au régime militaire. Après les vives critiques adressées aux évêques pour leur communiqué interdisant de porter des signes religieux pendant les manifestations, de nombreux instituts religieux ont organisé des rassemblements et prières collectives. L’évêque de Mandalay, Mgr. Marco Tin Win, sorti dans la rue dès le lendemain du coup d’état pour soutenir les manifestants prodémocratie, en esquissant le salut à trois doigts levés, a organisé un moment de prière devant la cathédrale du Sacré-Cœur. À Kengtung, dans l’État Shan, les fidèles, prêtres et religieuses ont porté la statue de la Vierge en procession, priant pour la paix au Myanmar. Les sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition sont encore plus explicites dans leur action : elles distribuent des collations et du café aux manifestants pour les aider à « recharger leur énergie et leur voix », à Rangoun et dans d’autres villes.
(Source: Églises d'Asie - le 12/02/2021, par AsiaNews – Francis Khoo Thwe)
Pour la sixième journée consécutive, les manifestations et les grèves se poursuivent dans le pays pour protester contre le coup d’État militaire du 1er février ainsi que l’arrestation de la cheffe du gouvernement élu Aung San Suu Kyi et du président Win Myint.
Dans la capitale économique, Rangoun, médecins, enseignants, étudiants et ouvriers demandent aux fonctionnaires d’adhérer au mouvement de « désobéissance civile » en refusant d’aller travailler. Des manifestations sont organisées devant les ambassades américaines et chinoises pour exiger des sanctions internationales contre la junte, certains accusant la Chine de soutenir l’armée par la vente d’armes. Mercredi, le nouveau président américain Joe Biden a de nouveau appelé à la libération des prisonniers politiques et annoncé des sanctions contre les généraux impliqués dans le putsch, tout particulièrement Min Aung Hlaing, instigateur principal du coup d’état, déjà visé par des sanctions pour son rôle dans les violences commises à l’encontre de la minorité Rohingyas en 2017.
La répression se poursuit : mercredi soir, un proche collaborateur d’Aung San Suu Kyi, Kyaw Tint Swe, a été arrêté avec quatre autres personnalités du gouvernement élu. Des membres de la Commission électorale, qui avait confirmé la victoire de la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD, le parti d’Aung San Suu Kyi) aux élections du 8 novembre dernier, ont également été arrêtés. On estime que plusieurs centaines de personnes ont été mises en prison ces jours-ci.
Le monde religieux très impliqué dans les manifestations.
Les manifestations contre le coup d’État impliquent désormais toutes les couches de la société et en particulier le monde religieux. Des bonzes du monastère de Pegu, à 80 km au nord-est de Rangoun, ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils exhortent la population à tenir haut « la lumière du bien » et du dharma (ndlr : l’enseignement du Bouddha), et à rejeter « la voie du mal », qui entraîne le pays dans « les ténèbres et la destruction ».
Il y a deux jours à Pakokku, dans la région centrale de Magway, des centaines de religieux ont marché pour la paix. La ville est connue pour ses nombreux monastères : c’est ici qu’est née la « révolution safran » contre la junte en 2007 – des manifestations de moines bouddhistes contre les militaires. Le choc suscité par la répression sanglante du mouvement avait contribué à accélérer la transition vers la démocratie. Un jeune moine explique : « Chaque jour, nous prions en allumant des bougies et de l’encens, pour que les Birmans soient protégés des catastrophes, comme ce qui se passe ces jours-ci. Nous ne voulons pas que les gens souffrent, dans la violence. »
Les catholiques expriment aussi leur opposition au régime militaire. Après les vives critiques adressées aux évêques pour leur communiqué interdisant de porter des signes religieux pendant les manifestations, de nombreux instituts religieux ont organisé des rassemblements et prières collectives. L’évêque de Mandalay, Mgr. Marco Tin Win, sorti dans la rue dès le lendemain du coup d’état pour soutenir les manifestants prodémocratie, en esquissant le salut à trois doigts levés, a organisé un moment de prière devant la cathédrale du Sacré-Cœur. À Kengtung, dans l’État Shan, les fidèles, prêtres et religieuses ont porté la statue de la Vierge en procession, priant pour la paix au Myanmar. Les sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition sont encore plus explicites dans leur action : elles distribuent des collations et du café aux manifestants pour les aider à « recharger leur énergie et leur voix », à Rangoun et dans d’autres villes.
(Source: Églises d'Asie - le 12/02/2021, par AsiaNews – Francis Khoo Thwe)