« Une bénédiction toute particulière de Dieu qui vient visiter son peuple. Un don de Dieu pour la petite Eglise de Mongolie et pour l’Eglise universelle, ainsi que pour le pays dans son ensemble, qui n’est pas chrétien. » Telles ont été quelques-unes des paroles que Mgr Venceslao Padilla, préfet apostolique d’Oulan-Bator, a prononcé ce dimanche 28 août en sa cathédrale Saint Pierre-Saint Paul à l’occasion de l’ordination sacerdotale d’Enkh Baatar. Agé de 25 ans, le jeune prêtre est le premier prêtre d’origine mongole ; il intègre un presbyterium jusqu’ici composé uniquement de missionnaires étrangers.
La cathédrale était pleine à craquer pour cet événement exceptionnel à plus d’un titre pour la jeune Eglise de Mongolie, refondée en 1992 lorsque les dirigeants du pays, fraîchement débarrassé du communisme, firent appel à la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CICM) pour venir en aide à une population aux besoins immenses. Ce 28 août, le maire de la capitale et le gouverneur de la province avaient répondu positivement à l’invitation qui leur avait été faite de se joindre aux fidèles pour l’ordination. Signe également des bons rapports que l’Eglise cherche à entretenir avec la religion majoritaire des Mongols, le moine Dambajav, abbé du monastère bouddhiste de Dashi Lin Choi, a assisté à la cérémonie, non sans remettre au jeune ordonné un « khadag », l’échappe bleue symbole de pureté et de compassion.
La quasi-totalité du personnel missionnaire de l’Eglise en Mongolie (une vingtaine de prêtres et une cinquantaine de religieuses, originaires de 21 pays et appartenant à douze congrégations et instituts missionnaires) et une bonne partie des quelque 1 300 baptisés du pays avaient pris place dans la cathédrale. Aux côtés de Mgr Venceslao Padilla, se trouvaient le nonce apostolique accrédité en Mongolie (mais résidant en Corée du Sud), Mgr Oswaldo Padilla, ainsi que Mgr You Heung-sik, évêque de Daejeon, en Corée du Sud.
La présence de l’évêque de Daejeon était le signe du partenariat étroit qui unit les Eglises de ces deux pays. En juin dernier, ces liens ont été officialisés par la signature d’un partenariat entre la préfecture apostolique d’Oulan-Bator et la Fondation catholique pour l’éducation de l’archidiocèse de Séoul. Par ce partenariat visant à « améliorer la coopération missionnaire et à promouvoir le développement de l’Eglise en Mongolie », l’Eglise de Corée apporte un soutien tant financier qu’humain à l’Eglise de Mongolie. Cinq prêtres sud-coréens sont actuellement en mission en Mongolie.
La présence de Mgr You Heung-sik venait aussi rappeler qu’Enkh Baatar avait effectué ses études au séminaire de Daejeon, où il résidait jusqu’en janvier de cette année, date de son retour au pays. Depuis six mois, Enkh (‘Paix’ en mongol) Baatar exerçait un ministère diaconal à Arwaikheer (‘Steppe-d'Orge’), chef-lieu de la province Övörkhangai (ou province des Montagnes boisées du Sud).
Au-delà du fait que l’ordination du premier prêtre mongol atteste de l’enracinement progressif de la foi catholique dans ce pays de trois millions d’habitants, ses conséquences ne seront pas qu’ecclésiales et apostoliques. En effet, sur un plan pratique, l’Eglise catholique en Mongolie ne bénéficie actuellement que d’un statut juridique fragile. Conformément à la loi mongole, le chef officiel d’un organisme religieux doit être de nationalité mongole. Jusqu’à l’ordination d’Enkh Baatar, tous les responsables des communautés catholiques, y compris la préfecture apostolique, étaient donc officiellement des laïcs. De même, les titres de propriété des terrains ne pouvant légalement qu’être détenus par un citoyen mongol, la propriété des terrains de la préfecture apostolique d’Oulan-Bator avait été mise au nom de la secrétaire de Mgr Venceslao Padilla, une laïque. L’ordination du jeune Mongol laisse entrevoir des solutions juridiques plus pérennes.
De même, l’Eglise est soumise à une loi de 2009 qui oblige les étrangers travaillant dans le pays (dont les missionnaires) à embaucher du personnel mongol. Les quotas en vigueur sont assez élevés pour peser lourdement sur les finances de l’Eglise locale, qui se voit obliger d’employer des Mongols pour tous les prêtres étrangers qui servent sur place. L’arrivée d’un prêtre de nationalité mongole pourra contribuer à alléger quelque peu cette charge pour une Eglise par ailleurs très engagée dans les services humanitaires, caritatifs et éducatifs. (eda/ra)
(Source: Eglises d'Asie, le 29 août 2016)
La quasi-totalité du personnel missionnaire de l’Eglise en Mongolie (une vingtaine de prêtres et une cinquantaine de religieuses, originaires de 21 pays et appartenant à douze congrégations et instituts missionnaires) et une bonne partie des quelque 1 300 baptisés du pays avaient pris place dans la cathédrale. Aux côtés de Mgr Venceslao Padilla, se trouvaient le nonce apostolique accrédité en Mongolie (mais résidant en Corée du Sud), Mgr Oswaldo Padilla, ainsi que Mgr You Heung-sik, évêque de Daejeon, en Corée du Sud.
La présence de l’évêque de Daejeon était le signe du partenariat étroit qui unit les Eglises de ces deux pays. En juin dernier, ces liens ont été officialisés par la signature d’un partenariat entre la préfecture apostolique d’Oulan-Bator et la Fondation catholique pour l’éducation de l’archidiocèse de Séoul. Par ce partenariat visant à « améliorer la coopération missionnaire et à promouvoir le développement de l’Eglise en Mongolie », l’Eglise de Corée apporte un soutien tant financier qu’humain à l’Eglise de Mongolie. Cinq prêtres sud-coréens sont actuellement en mission en Mongolie.
La présence de Mgr You Heung-sik venait aussi rappeler qu’Enkh Baatar avait effectué ses études au séminaire de Daejeon, où il résidait jusqu’en janvier de cette année, date de son retour au pays. Depuis six mois, Enkh (‘Paix’ en mongol) Baatar exerçait un ministère diaconal à Arwaikheer (‘Steppe-d'Orge’), chef-lieu de la province Övörkhangai (ou province des Montagnes boisées du Sud).
Au-delà du fait que l’ordination du premier prêtre mongol atteste de l’enracinement progressif de la foi catholique dans ce pays de trois millions d’habitants, ses conséquences ne seront pas qu’ecclésiales et apostoliques. En effet, sur un plan pratique, l’Eglise catholique en Mongolie ne bénéficie actuellement que d’un statut juridique fragile. Conformément à la loi mongole, le chef officiel d’un organisme religieux doit être de nationalité mongole. Jusqu’à l’ordination d’Enkh Baatar, tous les responsables des communautés catholiques, y compris la préfecture apostolique, étaient donc officiellement des laïcs. De même, les titres de propriété des terrains ne pouvant légalement qu’être détenus par un citoyen mongol, la propriété des terrains de la préfecture apostolique d’Oulan-Bator avait été mise au nom de la secrétaire de Mgr Venceslao Padilla, une laïque. L’ordination du jeune Mongol laisse entrevoir des solutions juridiques plus pérennes.
De même, l’Eglise est soumise à une loi de 2009 qui oblige les étrangers travaillant dans le pays (dont les missionnaires) à embaucher du personnel mongol. Les quotas en vigueur sont assez élevés pour peser lourdement sur les finances de l’Eglise locale, qui se voit obliger d’employer des Mongols pour tous les prêtres étrangers qui servent sur place. L’arrivée d’un prêtre de nationalité mongole pourra contribuer à alléger quelque peu cette charge pour une Eglise par ailleurs très engagée dans les services humanitaires, caritatifs et éducatifs. (eda/ra)
(Source: Eglises d'Asie, le 29 août 2016)