L’année dernière, le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction de l’ONU, Heiner Bielefeldt, accomplissait un voyage au Vietnam, du 21 au 31 juillet, pour y mener une enquête sur la situation de la liberté des religions ou des croyances dans ce pays. Ce 1er mars 2015, l’agence vietnamophone, Vietnam UPR une agence de la diaspora vietnamienne –, annonce que le rapporteur spécial a achevé le compte-rendu de son enquête, et en propose une traduction vietnamienne.
Bien qu’encore non publié officiellement, le rapport a été envoyé au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies où il sera discuté les 10 et 11 mars prochains. Le document expose les problèmes rencontrés par la délégation envoyée en mission au Vietnam ainsi que le dialogue instauré par elle avec le gouvernement du pays. La table des matières présentée par la traduction vietnamienne du document nous renseigne quelque peu sur son contenu. Après un préambule et un rapide tableau de la situation religieuse au Vietnam, le compte-rendu s’attarde longuement sur l’encadrement législatif et réglementaire de la liberté de religion ou de croyance au Vietnam. Une autre partie, fort détaillée, analyse les possibilités données aux diverses religions de manifester leur indépendance et leur autonomie.
Même s’il s’efforce sans cesse à l’objectivité, l’auteur du compte-rendu a choisi de parler franchement et de ne pas ménager son partenaire gouvernemental. Le résumé placé en tête de l’exposé donne une idée du contenu de ce long document. Après avoir analysé l’encadrement et la réglementation concernant la liberté d’expression et de conscience dans les religions ou les croyances, le rapporteur spécial confirme dans un premier temps la mise en place effective d’un certain nombre de développements positifs. Mais il rend compte aussi de certains problèmes graves et de première importance : il affirme ainsi l’illégitimité des dispositions légales visant à créer de larges possibilités de réglementer, de limiter ou même d’interdire l’exercice de la liberté de religion ou de croyance en recourant aux notions d’unité nationale ou d’ordre public.
Le résumé de l’exposé affirme encore que les défis que doit relever la liberté religieuse sont dus au contrôle rigoureux que le gouvernement exerce sur les communautés religieuses. Alors que la vie religieuse au Vietnam est déjà réellement riche et multiforme, la liberté de décision et d’action des communautés religieuses indépendantes, c’est-à-dire n’ayant pas encore été reconnues par les autorités, restent limitées et peu sûres. En effet, la liberté de religion et de croyance de ces communautés est, sans conteste, violée par des mesures autoritaires, des menaces, des persécutions et une pression incessante. Le rapporteur spécial estime qu’une réforme est nécessaire, opinion qu’il exprime dans le but de donner à son dialogue avec le gouvernement un caractère positif.
Au dernier jour du voyage du rapporteur spécial des Nations Unies au Vietnam au mois de juillet 2014, celui-ci avait donné un premier rapport commençant par de vigoureuses critiques de l’attitude du gouvernement à l’égard de sa délégation. Il avait déclaré : « Notre projet de visite à An Giang, à Gia Lai et à Kontum (sur les Hauts Plateaux du Centre-Vietnam), du 28 au 30 juillet, a été interrompu. J’ai en effet reçu des informations de sources dignes de confiance selon lesquelles certaines personnes que je voulais rencontrer avaient été mises sous haute surveillance, menacées, harcelées ou encore empêchées de circuler par la police. Celles que j’ai rencontrées n’ont pas échappé à la surveillance et aux interrogatoires de la police. » Le rapporteur spécial ajoutait que ses propres déplacements avaient été surveillés par deux cadres de la Sécurité et par la police et que l’intimité et la confidentialité des rencontres avec les divers témoins n’avaient pas pu être assurées. Après cette entrée en matière abrupte, le représentant des Nations Unies avait cependant déclaré qu’il avait constaté une amélioration de la situation religieuse.
Le texte complet du compte-rendu de Heiner Bielefeldt sera publié par Eglises d’Asie dès que la version anglaise de ce texte sera accessible. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 5 mars 2015)
Bien qu’encore non publié officiellement, le rapport a été envoyé au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies où il sera discuté les 10 et 11 mars prochains. Le document expose les problèmes rencontrés par la délégation envoyée en mission au Vietnam ainsi que le dialogue instauré par elle avec le gouvernement du pays. La table des matières présentée par la traduction vietnamienne du document nous renseigne quelque peu sur son contenu. Après un préambule et un rapide tableau de la situation religieuse au Vietnam, le compte-rendu s’attarde longuement sur l’encadrement législatif et réglementaire de la liberté de religion ou de croyance au Vietnam. Une autre partie, fort détaillée, analyse les possibilités données aux diverses religions de manifester leur indépendance et leur autonomie.
Même s’il s’efforce sans cesse à l’objectivité, l’auteur du compte-rendu a choisi de parler franchement et de ne pas ménager son partenaire gouvernemental. Le résumé placé en tête de l’exposé donne une idée du contenu de ce long document. Après avoir analysé l’encadrement et la réglementation concernant la liberté d’expression et de conscience dans les religions ou les croyances, le rapporteur spécial confirme dans un premier temps la mise en place effective d’un certain nombre de développements positifs. Mais il rend compte aussi de certains problèmes graves et de première importance : il affirme ainsi l’illégitimité des dispositions légales visant à créer de larges possibilités de réglementer, de limiter ou même d’interdire l’exercice de la liberté de religion ou de croyance en recourant aux notions d’unité nationale ou d’ordre public.
Le résumé de l’exposé affirme encore que les défis que doit relever la liberté religieuse sont dus au contrôle rigoureux que le gouvernement exerce sur les communautés religieuses. Alors que la vie religieuse au Vietnam est déjà réellement riche et multiforme, la liberté de décision et d’action des communautés religieuses indépendantes, c’est-à-dire n’ayant pas encore été reconnues par les autorités, restent limitées et peu sûres. En effet, la liberté de religion et de croyance de ces communautés est, sans conteste, violée par des mesures autoritaires, des menaces, des persécutions et une pression incessante. Le rapporteur spécial estime qu’une réforme est nécessaire, opinion qu’il exprime dans le but de donner à son dialogue avec le gouvernement un caractère positif.
Au dernier jour du voyage du rapporteur spécial des Nations Unies au Vietnam au mois de juillet 2014, celui-ci avait donné un premier rapport commençant par de vigoureuses critiques de l’attitude du gouvernement à l’égard de sa délégation. Il avait déclaré : « Notre projet de visite à An Giang, à Gia Lai et à Kontum (sur les Hauts Plateaux du Centre-Vietnam), du 28 au 30 juillet, a été interrompu. J’ai en effet reçu des informations de sources dignes de confiance selon lesquelles certaines personnes que je voulais rencontrer avaient été mises sous haute surveillance, menacées, harcelées ou encore empêchées de circuler par la police. Celles que j’ai rencontrées n’ont pas échappé à la surveillance et aux interrogatoires de la police. » Le rapporteur spécial ajoutait que ses propres déplacements avaient été surveillés par deux cadres de la Sécurité et par la police et que l’intimité et la confidentialité des rencontres avec les divers témoins n’avaient pas pu être assurées. Après cette entrée en matière abrupte, le représentant des Nations Unies avait cependant déclaré qu’il avait constaté une amélioration de la situation religieuse.
Le texte complet du compte-rendu de Heiner Bielefeldt sera publié par Eglises d’Asie dès que la version anglaise de ce texte sera accessible. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 5 mars 2015)