Eglises d'Asie - Le 16 mars, un groupe d’évêques japonais, représentant l’ensemble des seize diocèses que compte l’Eglise catholique au Japon, s’est réuni à l’évêché de Sendai, diocèse qui est au cœur du Tohoku, cette vaste région qui s’étend au nord de Tokyo et qui a été la plus gravement meurtrie par le séisme du 11 mars et le tsunami qui a suivi. Pour faire face à l’afflux de bonne volonté et aux volontaires qui se présentent des régions épargnées par le tremblement de terre,. ..
... les évêques ont mis sur pied un « centre de soutien d’urgence » afin de coordonner l’aide aux sinistrés.
Les évêques avaient inscrit deux points à leur ordre du jour: « comment aider les victimes, et comment agir en tant qu’Eglise catholique en cette phase tragique de l’histoire du pays », indique le P. Narui Diasuke, directeur de Caritas Japon, à l’agence Fides (1). « En tant que Caritas, nous recevons en ce moment de tous les diocèses du Japon des propositions de jeunes désireux de se rendre comme bénévoles dans les zones les plus touchées par le désastre. C’est un signal important qui permet d’être optimistes pour l’avenir », ajoute le prêtre.
Selon l’évêque de Sendai, Mgr Hiraga Tetsuo, « la situation reste très difficile. Les informations sont fragmentaires et il n’est pas encore possible de quantifier l’étendue du désastre. Mon diocèse est très grand et couvre quatre préfectures pour un total de 500 km de côte sur la moitié nord du Honshu. Le tsunami en a touché plus de 300. Dans la préfecture d’Aomori, deux églises ont été touchées; dans celle d’Iwate, elles sont au nombre de trois, dans la préfecture de Miyagi, on en compte deux et deux encore dans la préfecture de Fukushima. Nous ne savons pas encore combien de personnes sont mortes, disparues ou déplacées. Nous ne savons pas si parmi elles se trouvent des catholiques » (2).
Dans un pays aussi développé que le Japon, les aides sont coordonnées par la Protection civile japonaise et l’afflux de bénévoles armés de leur seule bonne volonté n’est pas nécessairement d’une grande aide, soulignent des membres de la Caritas sur place. Toutefois, face à l’ampleur de la catastrophe, les besoins sont immenses. Parmi les priorités figurent la nécessité de trouver de l’essence pour permettre l’acheminement des secours, de vastes portions côtières du Tohoku étant encore quasiment coupées du reste du pays, leurs infrastructures ayant été totalement détruites.
De Tokyo, plongée dans un calme très inhabituel du fait des coupures de courant et de la circulation réduite des trains et du métro, le P. Olivier Chegaray, des Missions Etrangères de Paris, souligne la très grande précarité dans laquelle vivent les populations rescapées du tsunami. « Plus d’un million de personnes sont dans une situation de dénuement total », a-t-il expliqué ce matin dans une communication par Webcam avec la télévision KTO (3). Certes, le Japon est un pays riche, a-t-il ajouté, mais cela ne doit pas décourager les autres pays de venir en aide aux Japonais car les besoins sont immenses (4).
Le P. Chegaray a aussi témoigné de l’incertitude dans laquelle sont encore bon nombre de Japonais quant au sort de leurs proches. Le bilan dressé par les autorités du pays ne cesse de s’alourdir et l’Eglise du Japon s’inquiète pour les jardins d’enfants dont elle avait la responsabilité dans les régions dévastées par la catastrophe. En effet, si les catholiques sont une petite minorité de 0,3 % de la population au Japon, l’Eglise est néanmoins présente dans la vie quotidienne des Japonais, notamment par sa présence dans la sphère éducative. Quasiment chaque paroisse gère un jardin d’enfants, où sont accueillis catholiques comme non-catholiques. Généralement, les jardins d’enfants jouxtent les bâtiments de l’église paroissiale et, aujourd’hui, souligne le P. Chegaray, l’inquiétude est forte car « bon nombre de ces enfants figurent sur la liste des disparus ».
L’ensemble des opérations de secours se déroule sous la menace d’une fuite radioactive massive de la centrale nucléaire de Fukushima. Dans le Tohoku, après les opérations de déblaiement, la vie a repris son cours, les magasins ont été dévalisés par la population qui accumule les vivres au cas où elle recevrait l’ordre de rester confinée chez elle. Etant donné la situation, le réapprovisionnement des étals ne se fait pas et la couverture des médias japonais, même si elle est moins alarmiste que celle de leurs confrères à l’étranger, ajoute à l’inquiétude. Aux dernières nouvelles, il a été annoncé que, dans la centrale de Fukushima, on comptait désormais des morts par irradiation.
A Sendai, le « centre de soutien d’urgence » de l’Eglise catholique a été placé sous la présidence de l’évêque de Mgr Hiraga, son chancelier, le P. Komatsu Shiro, en assumant la vice-présidence. Il a été prévu que le centre resterait opérationnel « pour au moins les six prochains mois ». A l’agence Fides, Mgr Hiraga indique qu’au-delà de la mobilisation en faveur des rescapés, « nous nous en remettons à Dieu et nous demandons la prière de tous les chrétiens du monde. Nous avons reçu le message du Saint-Père et nous le remercions pour ses paroles qui insufflent courage et espérance. Aujourd’hui, notre mission est d’aider la nation à lever à nouveau les yeux vers le Ciel et à tenir vivante la flamme de l’espérance ».
(1) Fides, 15 mars 2011
(2) Fides, 14 mars 2011
(3) A partir d’aujourd’hui 17 mars, KTO fera un point quotidien de la situation avec le P. Chegaray qui sera mis en ligne sur le site Internet (www.ktotv.com) de la chaîne chaque jour vers 17 h. Pour le point du 17 mars, voir http://www.dailymotion.com/video/xhnx2y_tokyo-temoignage-du-responsable-des-mep-au-japon_news
(4) Cinq jours après le tremblement de terre du 11 mars, Caritas Japon fait état de dons émanant des catholiques japonais se montant à l’équivalent de 253 000 USD. Ailleurs, en Asie, la mobilisation a été particulièrement forte et rapide: Caritas Corée a envoyé 100 000 USD en aide d’urgence. Depuis Bangkok, le bureau Asie de Caritas Internationalis indique que les Caritas à Singapour, Hongkong, Macao, Taiwan, mais aussi de Birmanie et du Vietnam sont très actives. De Chine populaire, Jinde Charities a envoyé une contribution initiale de 10 000 USD, en signe de « symbole fraternel ».
(Source: Eglises d'Asie, 17 mars 2011)
... les évêques ont mis sur pied un « centre de soutien d’urgence » afin de coordonner l’aide aux sinistrés.
Les évêques avaient inscrit deux points à leur ordre du jour: « comment aider les victimes, et comment agir en tant qu’Eglise catholique en cette phase tragique de l’histoire du pays », indique le P. Narui Diasuke, directeur de Caritas Japon, à l’agence Fides (1). « En tant que Caritas, nous recevons en ce moment de tous les diocèses du Japon des propositions de jeunes désireux de se rendre comme bénévoles dans les zones les plus touchées par le désastre. C’est un signal important qui permet d’être optimistes pour l’avenir », ajoute le prêtre.
Selon l’évêque de Sendai, Mgr Hiraga Tetsuo, « la situation reste très difficile. Les informations sont fragmentaires et il n’est pas encore possible de quantifier l’étendue du désastre. Mon diocèse est très grand et couvre quatre préfectures pour un total de 500 km de côte sur la moitié nord du Honshu. Le tsunami en a touché plus de 300. Dans la préfecture d’Aomori, deux églises ont été touchées; dans celle d’Iwate, elles sont au nombre de trois, dans la préfecture de Miyagi, on en compte deux et deux encore dans la préfecture de Fukushima. Nous ne savons pas encore combien de personnes sont mortes, disparues ou déplacées. Nous ne savons pas si parmi elles se trouvent des catholiques » (2).
Dans un pays aussi développé que le Japon, les aides sont coordonnées par la Protection civile japonaise et l’afflux de bénévoles armés de leur seule bonne volonté n’est pas nécessairement d’une grande aide, soulignent des membres de la Caritas sur place. Toutefois, face à l’ampleur de la catastrophe, les besoins sont immenses. Parmi les priorités figurent la nécessité de trouver de l’essence pour permettre l’acheminement des secours, de vastes portions côtières du Tohoku étant encore quasiment coupées du reste du pays, leurs infrastructures ayant été totalement détruites.
De Tokyo, plongée dans un calme très inhabituel du fait des coupures de courant et de la circulation réduite des trains et du métro, le P. Olivier Chegaray, des Missions Etrangères de Paris, souligne la très grande précarité dans laquelle vivent les populations rescapées du tsunami. « Plus d’un million de personnes sont dans une situation de dénuement total », a-t-il expliqué ce matin dans une communication par Webcam avec la télévision KTO (3). Certes, le Japon est un pays riche, a-t-il ajouté, mais cela ne doit pas décourager les autres pays de venir en aide aux Japonais car les besoins sont immenses (4).
Le P. Chegaray a aussi témoigné de l’incertitude dans laquelle sont encore bon nombre de Japonais quant au sort de leurs proches. Le bilan dressé par les autorités du pays ne cesse de s’alourdir et l’Eglise du Japon s’inquiète pour les jardins d’enfants dont elle avait la responsabilité dans les régions dévastées par la catastrophe. En effet, si les catholiques sont une petite minorité de 0,3 % de la population au Japon, l’Eglise est néanmoins présente dans la vie quotidienne des Japonais, notamment par sa présence dans la sphère éducative. Quasiment chaque paroisse gère un jardin d’enfants, où sont accueillis catholiques comme non-catholiques. Généralement, les jardins d’enfants jouxtent les bâtiments de l’église paroissiale et, aujourd’hui, souligne le P. Chegaray, l’inquiétude est forte car « bon nombre de ces enfants figurent sur la liste des disparus ».
L’ensemble des opérations de secours se déroule sous la menace d’une fuite radioactive massive de la centrale nucléaire de Fukushima. Dans le Tohoku, après les opérations de déblaiement, la vie a repris son cours, les magasins ont été dévalisés par la population qui accumule les vivres au cas où elle recevrait l’ordre de rester confinée chez elle. Etant donné la situation, le réapprovisionnement des étals ne se fait pas et la couverture des médias japonais, même si elle est moins alarmiste que celle de leurs confrères à l’étranger, ajoute à l’inquiétude. Aux dernières nouvelles, il a été annoncé que, dans la centrale de Fukushima, on comptait désormais des morts par irradiation.
A Sendai, le « centre de soutien d’urgence » de l’Eglise catholique a été placé sous la présidence de l’évêque de Mgr Hiraga, son chancelier, le P. Komatsu Shiro, en assumant la vice-présidence. Il a été prévu que le centre resterait opérationnel « pour au moins les six prochains mois ». A l’agence Fides, Mgr Hiraga indique qu’au-delà de la mobilisation en faveur des rescapés, « nous nous en remettons à Dieu et nous demandons la prière de tous les chrétiens du monde. Nous avons reçu le message du Saint-Père et nous le remercions pour ses paroles qui insufflent courage et espérance. Aujourd’hui, notre mission est d’aider la nation à lever à nouveau les yeux vers le Ciel et à tenir vivante la flamme de l’espérance ».
(1) Fides, 15 mars 2011
(2) Fides, 14 mars 2011
(3) A partir d’aujourd’hui 17 mars, KTO fera un point quotidien de la situation avec le P. Chegaray qui sera mis en ligne sur le site Internet (www.ktotv.com) de la chaîne chaque jour vers 17 h. Pour le point du 17 mars, voir http://www.dailymotion.com/video/xhnx2y_tokyo-temoignage-du-responsable-des-mep-au-japon_news
(4) Cinq jours après le tremblement de terre du 11 mars, Caritas Japon fait état de dons émanant des catholiques japonais se montant à l’équivalent de 253 000 USD. Ailleurs, en Asie, la mobilisation a été particulièrement forte et rapide: Caritas Corée a envoyé 100 000 USD en aide d’urgence. Depuis Bangkok, le bureau Asie de Caritas Internationalis indique que les Caritas à Singapour, Hongkong, Macao, Taiwan, mais aussi de Birmanie et du Vietnam sont très actives. De Chine populaire, Jinde Charities a envoyé une contribution initiale de 10 000 USD, en signe de « symbole fraternel ».
(Source: Eglises d'Asie, 17 mars 2011)