Le jour du procès de Cu Huy Ha Vu, le 4 avril 2011, des milliers de sympathisants et sans doute aussi de curieux avaient essayé de s’approcher du Tribunal populaire situé dans la rue Hai Ba Trung de Hanoi. La police avait tenté de tenir la foule à l’écart et de la repousser, non sans brutalité. Elle avait, à cette occasion, procédé à un certain nombre d’arrestations. Les noms de deux des personnes appréhendées avaient particulièrement retenu l’attention de l’opinion publique ; il s’agit de deux militants ...
... des droits de l’homme fort connus, l’avocat Lê Quôc Quân et le médecin Pham Hông Son. Arrêtés tôt dans la matinée avant que le procès ne commence, les deux dissidents sont aujourd’hui toujours en détention. Dans la soirée, leurs domiciles respectifs avaient été perquisitionnés et la police avait saisi des ordinateurs et des documents de l’un et de l’autre. Les familles jusqu’à présent n’ont pu ni les rencontrer ni obtenir de leurs nouvelles (1). Selon des informations non encore confirmées, ils seraient maintenant emprisonnés au centre d’internement N° 1 de la ville de Hanoi.
Me Lê Quôc Quân, catholique pratiquant, est originaire de la paroisse Vinh Hoà du diocèse de Vinh, l’un des plus grands diocèses du pays, avec 500 000 fidèles. Depuis sa prime jeunesse, il milite publiquement pour la justice sociale. Alors qu’il était étudiant à la faculté de droit de l’université de Hanoi, il se fit remarquer pour ses démêlés avec le professeur de marxisme-léninisme. Il a déjà été emprisonné une première fois. On le vit quelques années plus tard réapparaître au moment des affaires de la Délégation apostolique de Hanoi.
Il est actuellement membre de la Commission ‘Justice et Paix’ du diocèse de Vinh (2). Au colloque organisé par la Commission nationale ‘Justice et Paix’ à Saigon le 27 mai prochain, il devait assurer une conférence sur le thème : « La justice et la paix dans le contexte de la société vietnamienne » (3). Il milite dans plusieurs associations catholiques, en particulier au Mouvement des intellectuels et chefs d’entreprises catholiques, mouvement créé il y a quelques années par le cardinal Phan Dinh Tung. Sa personnalité et ses activités sont regardées avec sympathie par la communauté catholique de Vinh et d’autres diocèses du Nord-Vietnam.
Chez les catholiques, les réactions à son arrestation ont été immédiates. Le jour même de son arrestation, le Comité des catholiques de Vinh à Hanoi a fait diffuser un communiqué de protestation qui appelait à la prière pour la libération de l’avocat. Dans la soirée de vendredi, une messe suivie d’une veillée de prière a été célébrée à son intention. Les jours qui ont suivi l’arrestation, des messes ont été célébrées pour lui dans plus de vingt églises de son diocèse d’origine, avec une grande affluence de fidèles.
Le plus célèbre des deux dissidents arrêtés, le docteur Pham Hông Son, est originaire de la province de Nam Dinh et diplômé de la faculté de médecine de l’université de Hanoi. Il s’était fait connaître il y a une dizaine d’années par une série de textes pro-démocratiques, largement diffusés sur Internet. Le premier d’entre eux avait fait sensation. C’était la traduction d’un document de l’ambassade des Etats-Unis au Vietnam, intitulé : « Qu’est-ce que la démocratie ? ». Il avait immédiatement été envoyé au Comité central du Parti. Arrêté au mois de mars 2002, il ne fut jugé que quinze mois plus tard. Le Tribunal populaire le condamna à treize ans de prison pour « espionnage », peine ramenée à cinq ans lors de son procès en appel. Grâce à de très nombreuses interventions internationales, il bénéficia en 2006 de l’amnistie de la fête nationale, mais dut purger ensuite trois années de résidence surveillée.
(1) Radio Free Asia, émission en vietnamien du 5 avril 2011.
(2) On peut trouver son nom sur la liste des cinq responsables de la Commission ‘Justice et Paix’, du diocèse. Voir le site du diocèse de Vinh : http://giaophanvinh.net/modules.php?name=News&op=viewst&sid=3539
(3) Voir EDA 548 et VietCatholic News, 19 mars 2011.
(Source: Eglises d'Asie, 8 avril 2011)
... des droits de l’homme fort connus, l’avocat Lê Quôc Quân et le médecin Pham Hông Son. Arrêtés tôt dans la matinée avant que le procès ne commence, les deux dissidents sont aujourd’hui toujours en détention. Dans la soirée, leurs domiciles respectifs avaient été perquisitionnés et la police avait saisi des ordinateurs et des documents de l’un et de l’autre. Les familles jusqu’à présent n’ont pu ni les rencontrer ni obtenir de leurs nouvelles (1). Selon des informations non encore confirmées, ils seraient maintenant emprisonnés au centre d’internement N° 1 de la ville de Hanoi.
Me Lê Quôc Quân, catholique pratiquant, est originaire de la paroisse Vinh Hoà du diocèse de Vinh, l’un des plus grands diocèses du pays, avec 500 000 fidèles. Depuis sa prime jeunesse, il milite publiquement pour la justice sociale. Alors qu’il était étudiant à la faculté de droit de l’université de Hanoi, il se fit remarquer pour ses démêlés avec le professeur de marxisme-léninisme. Il a déjà été emprisonné une première fois. On le vit quelques années plus tard réapparaître au moment des affaires de la Délégation apostolique de Hanoi.
Il est actuellement membre de la Commission ‘Justice et Paix’ du diocèse de Vinh (2). Au colloque organisé par la Commission nationale ‘Justice et Paix’ à Saigon le 27 mai prochain, il devait assurer une conférence sur le thème : « La justice et la paix dans le contexte de la société vietnamienne » (3). Il milite dans plusieurs associations catholiques, en particulier au Mouvement des intellectuels et chefs d’entreprises catholiques, mouvement créé il y a quelques années par le cardinal Phan Dinh Tung. Sa personnalité et ses activités sont regardées avec sympathie par la communauté catholique de Vinh et d’autres diocèses du Nord-Vietnam.
Chez les catholiques, les réactions à son arrestation ont été immédiates. Le jour même de son arrestation, le Comité des catholiques de Vinh à Hanoi a fait diffuser un communiqué de protestation qui appelait à la prière pour la libération de l’avocat. Dans la soirée de vendredi, une messe suivie d’une veillée de prière a été célébrée à son intention. Les jours qui ont suivi l’arrestation, des messes ont été célébrées pour lui dans plus de vingt églises de son diocèse d’origine, avec une grande affluence de fidèles.
Le plus célèbre des deux dissidents arrêtés, le docteur Pham Hông Son, est originaire de la province de Nam Dinh et diplômé de la faculté de médecine de l’université de Hanoi. Il s’était fait connaître il y a une dizaine d’années par une série de textes pro-démocratiques, largement diffusés sur Internet. Le premier d’entre eux avait fait sensation. C’était la traduction d’un document de l’ambassade des Etats-Unis au Vietnam, intitulé : « Qu’est-ce que la démocratie ? ». Il avait immédiatement été envoyé au Comité central du Parti. Arrêté au mois de mars 2002, il ne fut jugé que quinze mois plus tard. Le Tribunal populaire le condamna à treize ans de prison pour « espionnage », peine ramenée à cinq ans lors de son procès en appel. Grâce à de très nombreuses interventions internationales, il bénéficia en 2006 de l’amnistie de la fête nationale, mais dut purger ensuite trois années de résidence surveillée.
(1) Radio Free Asia, émission en vietnamien du 5 avril 2011.
(2) On peut trouver son nom sur la liste des cinq responsables de la Commission ‘Justice et Paix’, du diocèse. Voir le site du diocèse de Vinh : http://giaophanvinh.net/modules.php?name=News&op=viewst&sid=3539
(3) Voir EDA 548 et VietCatholic News, 19 mars 2011.
(Source: Eglises d'Asie, 8 avril 2011)