Le Tribunal populaire de Haiphong vient de programmer, pour le 5 avril prochain, le procès des protagonistes de l’affaire de Tiên Lang. L’ingénieur agronome Doan Van Vuon et trois de ses proches parents y seront poursuivis pour tentative d’homicide sur des agents de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions.
En son temps, l’affaire avait provoqué une grande émotion et passionné l’opinion publique. Le 5 janvier 2012, dans la province de Haiphong, district de Tiên Lang, une troupe de policiers et de militaires armés étaient venus récupérer par la force un terrain consacré à l’élevage de poissons et de crustacés. L’exploitant, Doan Van Vuon, et ses proches avaient résisté, les armes à la main. Des coups de feu furent tirés. Le domicile privé de l’exploitant avait été entièrement détruit par les assaillants. Aussitôt informé, l’évêque du diocèse avait mené sa propre enquête sur l’exploitant, un catholique pratiquant. Dans une lettre rendue publique, il insistait sur la bonne renommée et les mérites de Pierre Doan Van Vuon, fidèle très apprécié dans sa paroisse.
L’affaire a tout de suite pris une ampleur peu commune. Son principal protagoniste jouissait d’une réputation flatteuse et son entreprise avait, à plusieurs reprises, reçu des éloges officiels pour ses bons résultats. Des habitants de la région épousèrent sa cause et signèrent une pétition en sa faveur. L’ensemble de la presse, même gouvernementale, avait relaté l’affaire en soulignant les violences policières et en laissant transparaître une certaine sympathie pour les victimes. Même le général Vo Nguyên Giap fait connaître publiquement son indignation.
Tout en maintenant des accusations d’homicide contre les exploitants ayant résisté à la police, les instances supérieures se retournèrent d’abord contre les autorités régionales. Les trois principaux responsables de l’opération policière furent limogés. Plus encore, le Premier ministre Nguyên Tân Dung convoqua une réunion au sommet qui conclut à l’illégalité de toute l’opération et prit un certain nombre de sanctions. Cependant, les accusations de tentative d’homicide contre l’exploitant et ses assistants furent maintenus et ces derniers maintenus en prison.
Selon le communiqué du tribunal, au procès du 5 avril prochain, en plus des quatre principaux accusés de tentative d’homicide, comparaîtront aussi les épouses de deux des accusés, pour avoir fait entrave à des agents de l’Etat dans l’exercice de leur fonction.
Dans une lettre envoyée à divers blogs et sites indépendants et diffusée par eux, la famille de l’accusé dénonce une inculpation injuste prononcée à la suite de procédures arbitraires. Elle affirme que les accusés sont innocents et n’ont agi que pour protéger les biens familiaux dont on voulait les spolier illégitimement.
Selon des informations données à Radio Free Asia (1) par la famille, celle-ci n’a pu rendre visite aux quatre accusés depuis leur arrestation. On sait cependant que, le 26 mars dernier, les avocats ont pu les rencontrer pour préparer le procès.
(1) Radio Free Asia, émission en langue vietnamienne, 27 mars 2013.
(Source: Eglises d'Asie, 27 mars 2013)
En son temps, l’affaire avait provoqué une grande émotion et passionné l’opinion publique. Le 5 janvier 2012, dans la province de Haiphong, district de Tiên Lang, une troupe de policiers et de militaires armés étaient venus récupérer par la force un terrain consacré à l’élevage de poissons et de crustacés. L’exploitant, Doan Van Vuon, et ses proches avaient résisté, les armes à la main. Des coups de feu furent tirés. Le domicile privé de l’exploitant avait été entièrement détruit par les assaillants. Aussitôt informé, l’évêque du diocèse avait mené sa propre enquête sur l’exploitant, un catholique pratiquant. Dans une lettre rendue publique, il insistait sur la bonne renommée et les mérites de Pierre Doan Van Vuon, fidèle très apprécié dans sa paroisse.
L’affaire a tout de suite pris une ampleur peu commune. Son principal protagoniste jouissait d’une réputation flatteuse et son entreprise avait, à plusieurs reprises, reçu des éloges officiels pour ses bons résultats. Des habitants de la région épousèrent sa cause et signèrent une pétition en sa faveur. L’ensemble de la presse, même gouvernementale, avait relaté l’affaire en soulignant les violences policières et en laissant transparaître une certaine sympathie pour les victimes. Même le général Vo Nguyên Giap fait connaître publiquement son indignation.
Tout en maintenant des accusations d’homicide contre les exploitants ayant résisté à la police, les instances supérieures se retournèrent d’abord contre les autorités régionales. Les trois principaux responsables de l’opération policière furent limogés. Plus encore, le Premier ministre Nguyên Tân Dung convoqua une réunion au sommet qui conclut à l’illégalité de toute l’opération et prit un certain nombre de sanctions. Cependant, les accusations de tentative d’homicide contre l’exploitant et ses assistants furent maintenus et ces derniers maintenus en prison.
Selon le communiqué du tribunal, au procès du 5 avril prochain, en plus des quatre principaux accusés de tentative d’homicide, comparaîtront aussi les épouses de deux des accusés, pour avoir fait entrave à des agents de l’Etat dans l’exercice de leur fonction.
Dans une lettre envoyée à divers blogs et sites indépendants et diffusée par eux, la famille de l’accusé dénonce une inculpation injuste prononcée à la suite de procédures arbitraires. Elle affirme que les accusés sont innocents et n’ont agi que pour protéger les biens familiaux dont on voulait les spolier illégitimement.
Selon des informations données à Radio Free Asia (1) par la famille, celle-ci n’a pu rendre visite aux quatre accusés depuis leur arrestation. On sait cependant que, le 26 mars dernier, les avocats ont pu les rencontrer pour préparer le procès.
(1) Radio Free Asia, émission en langue vietnamienne, 27 mars 2013.
(Source: Eglises d'Asie, 27 mars 2013)