En ce début d’année, les divers ministères récapitulent les quelques faits saillants de l’année écoulée et publient la liste des événements ayant marqué les esprits. On attendait avec curiosité de savoir comment le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement présenterait la catastrophe écologique du mois d’avril 2016 provoquée au Centre-Vietnam par des substances toxiques rejetées en pleine mer de Chine par l’usine taïwanaise Formosa, située dans la province du Ha Tinh. Or, dans la liste des dix événements les plus marquants concernant les ressources naturelles et l’environnement, aucune allusion n’est faite à la pollution maritime des côtes du Centre-Vietnam.
L’empoisonnement des eaux de la mer de Chine par des substances toxiques a débuté au début du mois d’avril 2016 et s’est prolongée tout au long du mois suivant. Les conséquences sont loin d’avoir cessé. Des milliers de tonnes de poissons morts sont venus s’échouer sur les plages des provinces du Ha Tinh, du Quang Binh, du Quang Tri et du Thua Thien. L’événement a suscité dans la population un bouleversement et une émotion considérable. Des manifestations, sans doute les plus importantes jamais connues au Vietnam, émanant pour la plupart des milieux catholiques, ont eu lieu. La plus nombreuse avait réuni plus de 10 000 participants, selon des chiffres donnés par les paroisses concernées.
Etonnement jusque dans la presse officielle
Malgré cela, la catastrophe écologique ne figure pas parmi les dix événements les plus marquants retenus par Trân Hông Ha, ministre chargé de sauvegarder l’environnement. Même le journal très officiel VN Express du 6 janvier dernier s’est étonné de cette absence de cet événement, qui est présenté comme une première dans l’histoire du Vietnam et a fait perdre leur emploi à plusieurs dizaines de milliers de personnes. On trouve dans la liste des dix événements, des résolutions ou encore des directives émanant du Parti communiste ou de l’Etat vietnamien, recommandant de prendre soin de l’environnement, mais aucun des faits cités plus haut.
VN Express explique que, dans la mentalité des fonctionnaires chargés de l’environnement, les événements ne sont recensés que dans la mesure où ils correspondent à certains critères. La catastrophe écologique ne comportait pas les caractéristiques permettant sa recension dans la liste. Ainsi, le premier des quatre critères requis pour qu’il y ait un « événement marquant » exigeait que celui-ci soit représentatif, qu’il ait un caractère d’excellence, qu’il soit significatif et qu’il contribue dignement au développement du pays. Les trois autres critères sont du même ordre et repoussent hors de la liste tout événement de caractère négatif ou catastrophique, comme ce fut le cas pour cette pollution de l’environnement maritime de ces provinces du Centre-Vietnam.
Radio Free Asia (émissions en langue vietnamienne) du 9 janvier 2017 rapporte une série de témoignages qui, au contraire, considèrent que la catastrophe environnementale a bien été un événement marquant d’envergure nationale et même internationale. Certains commentateurs ont estimé que ce refus d’admettre que la catastrophe écologique faisait partie de l’histoire réelle du pays était un problème non pas économique, mais politique. Ils mettent en relief l’urgence d’une réforme réelle des modes d’exercice du pouvoir des dirigeants vietnamiens. (eda/jm)
Copyright Légende photo : 30 juin 2016 : la direction du complexe industriel Formosa présente publiquement ses excuses à la population.
(Source: Eglises d'Asie, le 12 janvier 2017)
Etonnement jusque dans la presse officielle
Malgré cela, la catastrophe écologique ne figure pas parmi les dix événements les plus marquants retenus par Trân Hông Ha, ministre chargé de sauvegarder l’environnement. Même le journal très officiel VN Express du 6 janvier dernier s’est étonné de cette absence de cet événement, qui est présenté comme une première dans l’histoire du Vietnam et a fait perdre leur emploi à plusieurs dizaines de milliers de personnes. On trouve dans la liste des dix événements, des résolutions ou encore des directives émanant du Parti communiste ou de l’Etat vietnamien, recommandant de prendre soin de l’environnement, mais aucun des faits cités plus haut.
VN Express explique que, dans la mentalité des fonctionnaires chargés de l’environnement, les événements ne sont recensés que dans la mesure où ils correspondent à certains critères. La catastrophe écologique ne comportait pas les caractéristiques permettant sa recension dans la liste. Ainsi, le premier des quatre critères requis pour qu’il y ait un « événement marquant » exigeait que celui-ci soit représentatif, qu’il ait un caractère d’excellence, qu’il soit significatif et qu’il contribue dignement au développement du pays. Les trois autres critères sont du même ordre et repoussent hors de la liste tout événement de caractère négatif ou catastrophique, comme ce fut le cas pour cette pollution de l’environnement maritime de ces provinces du Centre-Vietnam.
Radio Free Asia (émissions en langue vietnamienne) du 9 janvier 2017 rapporte une série de témoignages qui, au contraire, considèrent que la catastrophe environnementale a bien été un événement marquant d’envergure nationale et même internationale. Certains commentateurs ont estimé que ce refus d’admettre que la catastrophe écologique faisait partie de l’histoire réelle du pays était un problème non pas économique, mais politique. Ils mettent en relief l’urgence d’une réforme réelle des modes d’exercice du pouvoir des dirigeants vietnamiens. (eda/jm)
Copyright Légende photo : 30 juin 2016 : la direction du complexe industriel Formosa présente publiquement ses excuses à la population.
(Source: Eglises d'Asie, le 12 janvier 2017)