Ces derniers jours, plusieurs importantes organisations internationales de défense des droits de l’homme (Human Rights Watch, Amnesty International) ont alerté l’opinion mondiale sur la gravité des infractions aux droits de l’homme au Vietnam. Depuis son siège à Londres, Amnesty International s’est en particulier penchée sur le traitement subi par les prisonniers de conscience, dans leur vie quotidienne en prison.
Le 12 juillet dernier, un porte-parole de l’association a tenu, à Paris, une conférence de presse au cours de laquelle l’association a fait connaître un rapport dénonçant les mauvais traitements, les brutalités et les tortures infligés aux prisonniers de conscience dans l’ensemble des lieux d’internement où ils sont retenus. Intitulé « Prisonniers en prison : tortures et brutalité pour les prisonniers de conscience au Vietnam », ce compte rendu détaillé de 62 pages vient d’être achevé après avoir été entamé en novembre 2015. Il recueille et synthétise 150 heures d’interviews de dix-huit anciens prisonniers et prisonnières de conscience de longue durée, libérés au cours des cinq dernières années. Parmi eux se trouvait un certain nombre de catholiques, des bouddhistes Hoa Hao, des bouddhistes Khmers Krom, des membres des minorités ethniques et des dissidents célèbres, comme le bloggeur « Dieu Cay », aujourd’hui aux Etats-Unis. Pour des raisons de sécurité, le nom de certains de ces témoins a été changé.
Les cinq formes de torture les plus communes
L’auteur du rapport a méticuleusement répertorié les cinq formes de mauvais de traitement ou tortures les plus fréquemment infligées aux prisonniers politiques à l’intérieur des dix-sept centres pénitentiaires concernés.
La forme la plus commune de torture est la mise à l’isolement absolu du prisonnier. Cette mesure punitive est destinée à l’écarter de toute relation avec sa famille, ses amis et à l’éloigner du monde en général. Le temps de l’isolement coïncide généralement avec les périodes d’interrogatoire. Selon les témoignages recueillis par Amnesty International, cette mise à l’écart absolue des prisonniers peut quelquefois durer plus de deux ans. Les autorités carcérales peuvent aussi cacher aux proches du détenu son lieu de détention, son état de santé pendant plusieurs années.
Le rapport énumère ensuite les souffrances physiques et les châtiments corporels infligés aux prisonniers de conscience. Souvent, les gardiens et les cadres du système pénitencier confient cette tâche à d’autres prisonniers… Ce peut être des détenus de droit commun ayant accepté d’endosser ce rôle d’hommes de main dans l’espoir d’une récompense. Ce sont eux qui, souvent, tabassent et frappent les prisonniers de conscience avec l’accord secret des gardiens.
Amener le prisonnier à reconnaître ses « fautes »
Le cachot est un outil essentiel pour déstabiliser les prisonniers de conscience au sein même de la prison. Selon les victimes, il s’agit là du lieu « le plus exécrable et le plus désespérant » de tous. On y est en proie à un pur sentiment d’abandon. Certains prisonniers y sont restés dix mois d’affilé.
Les exigences de santé, les besoins en médicaments, les maladies sont utilisées par les gardiens et les cadres administratifs de la prison pour mener à bien leurs interrogatoires. Médicaments et séjours en salles de santé ne sont accordés que si le prisonnier consent à reconnaître ses « fautes ».
Une cinquième forme de souffrance morale infligée aux prisonniers, selon le rapport d’Amnesty International, est le déplacement des détenus de prison en prison à travers l’ensemble du Vietnam. C’est une façon de les écarter de leur famille, de leur faire perdre le moral, de les punir pour leur attitude contestataire en prison. Le changement fréquent de lieu de détention des prisonniers permet à la fois de déstabiliser l’intéressé, et de soustraire les codétenus de l’influence jugée négative de celui que l’on expulse ailleurs.
Actuellement, au Vietnam, il existe 84 prisonniers de conscience dans les centres d’internement du pays. C’est un nombre important si on le compare à celui d’autres pays en Asie. Bien que le 5 février 2015 le Vietnam ait adopté la « Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », ce récent rapport d’Amnesty International montre à l’évidence que le Vietnam ne répond pas encore aux exigences humanitaires de la convention.
(Source: Eglises d'Asie, le 20 juillet 2016)
Le 12 juillet dernier, un porte-parole de l’association a tenu, à Paris, une conférence de presse au cours de laquelle l’association a fait connaître un rapport dénonçant les mauvais traitements, les brutalités et les tortures infligés aux prisonniers de conscience dans l’ensemble des lieux d’internement où ils sont retenus. Intitulé « Prisonniers en prison : tortures et brutalité pour les prisonniers de conscience au Vietnam », ce compte rendu détaillé de 62 pages vient d’être achevé après avoir été entamé en novembre 2015. Il recueille et synthétise 150 heures d’interviews de dix-huit anciens prisonniers et prisonnières de conscience de longue durée, libérés au cours des cinq dernières années. Parmi eux se trouvait un certain nombre de catholiques, des bouddhistes Hoa Hao, des bouddhistes Khmers Krom, des membres des minorités ethniques et des dissidents célèbres, comme le bloggeur « Dieu Cay », aujourd’hui aux Etats-Unis. Pour des raisons de sécurité, le nom de certains de ces témoins a été changé.
Les cinq formes de torture les plus communes
L’auteur du rapport a méticuleusement répertorié les cinq formes de mauvais de traitement ou tortures les plus fréquemment infligées aux prisonniers politiques à l’intérieur des dix-sept centres pénitentiaires concernés.
La forme la plus commune de torture est la mise à l’isolement absolu du prisonnier. Cette mesure punitive est destinée à l’écarter de toute relation avec sa famille, ses amis et à l’éloigner du monde en général. Le temps de l’isolement coïncide généralement avec les périodes d’interrogatoire. Selon les témoignages recueillis par Amnesty International, cette mise à l’écart absolue des prisonniers peut quelquefois durer plus de deux ans. Les autorités carcérales peuvent aussi cacher aux proches du détenu son lieu de détention, son état de santé pendant plusieurs années.
Le rapport énumère ensuite les souffrances physiques et les châtiments corporels infligés aux prisonniers de conscience. Souvent, les gardiens et les cadres du système pénitencier confient cette tâche à d’autres prisonniers… Ce peut être des détenus de droit commun ayant accepté d’endosser ce rôle d’hommes de main dans l’espoir d’une récompense. Ce sont eux qui, souvent, tabassent et frappent les prisonniers de conscience avec l’accord secret des gardiens.
Amener le prisonnier à reconnaître ses « fautes »
Le cachot est un outil essentiel pour déstabiliser les prisonniers de conscience au sein même de la prison. Selon les victimes, il s’agit là du lieu « le plus exécrable et le plus désespérant » de tous. On y est en proie à un pur sentiment d’abandon. Certains prisonniers y sont restés dix mois d’affilé.
Les exigences de santé, les besoins en médicaments, les maladies sont utilisées par les gardiens et les cadres administratifs de la prison pour mener à bien leurs interrogatoires. Médicaments et séjours en salles de santé ne sont accordés que si le prisonnier consent à reconnaître ses « fautes ».
Une cinquième forme de souffrance morale infligée aux prisonniers, selon le rapport d’Amnesty International, est le déplacement des détenus de prison en prison à travers l’ensemble du Vietnam. C’est une façon de les écarter de leur famille, de leur faire perdre le moral, de les punir pour leur attitude contestataire en prison. Le changement fréquent de lieu de détention des prisonniers permet à la fois de déstabiliser l’intéressé, et de soustraire les codétenus de l’influence jugée négative de celui que l’on expulse ailleurs.
Actuellement, au Vietnam, il existe 84 prisonniers de conscience dans les centres d’internement du pays. C’est un nombre important si on le compare à celui d’autres pays en Asie. Bien que le 5 février 2015 le Vietnam ait adopté la « Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », ce récent rapport d’Amnesty International montre à l’évidence que le Vietnam ne répond pas encore aux exigences humanitaires de la convention.
(Source: Eglises d'Asie, le 20 juillet 2016)