Un grand nombre d’associations de défense des droits de l’homme, parmi lesquelles Amnesty International, se sont émues de la nouvelle arrestation de l’avocat Nguyên Van Dai. Celui-ci venait d’achever de purger une peine de quatre ans de prison pour propagande antigouvernementale, suivie de quatre ans en résidence surveillée. Le 16 décembre dernier, l’organe d’enquête de la Sécurité publique décidait de l’inculper – et de le placer en détention provisoire –, pour « propagande antigouvernementale », délit défini dans l’ancien code pénal ainsi que dans le nouveau qui rentrera en vigueur en 2016.
Nguyên Van Dai, résidant aujourd’hui à Hanoi, est né en 1969 d’une famille de petits fonctionnaires dans la province de Hung Yên, au nord-ouest du Vietnam. Après ses études secondaires et une courte formation technique, il est allé travailler en Allemagne où il était présent lors de la chute du mur de Berlin en 1989. A son retour au Vietnam, il entame des études de droit à l’université de Hanoi. Après avoir obtenu son diplôme, il travaille pendant un temps dans divers cabinets d’avocats de la capitale. En 1999, il s’inscrit au barreau de la province de Vinh Phuoc, puis, en 2002, à celui de Hanoi. Entre-temps, en 1997, il s’était porté candidat indépendant à la députation mais n’a pas été élu. En 2003, il fonde le bureau de conseil et de service dont il est le directeur. A la même époque, il est chef de bureau au cabinet d’avocats Thiên An.
Dès 1999, l’avocat s’engage dans des activités en faveur des droits de l’homme et plus particulièrement de la liberté religieuse. En 2004, Me Nguyên Van Dai assure la défense du célèbre pasteur mennonite Nguyên Hông Quang. Il devient membre de l’Association internationale des pasteurs protestants, ainsi que de sa branche asiatique. En avril 2004, avec onze de ses confrères, il fonde l’Association des avocats pour la justice.
Il est également l’auteur d’un certain nombre de textes où il commente le droit vietnamien. En particulier, il met en cause l’article 4 de la Constitution vietnamienne de 1982 institutionnalisant le monopole politique du Parti communiste.
A la fin de l’année 2006 et au début de l’année 2007, la Sécurité publique lance une campagne d’arrestations contre les opposants politiques. Nguyên Van Dai sera le 20e sur la liste. Le 3 février 2007, la police opère une perquisition dans les locaux de son cabinet d’avocats, où son adjointe, l’avocate Lê Thi Công Nhân, est en train d’initier un groupe d’étudiants aux droits de l’homme. Le 6 mars suivant, les deux avocats sont arrêtés.
Le procès en première instance aura lieu deux mois plus tard, le 11 mai 2007. Les deux avocats sont accusés de « propagande antigouvernementale menaçant la sécurité nationale » ; en réalité, ce sont bien leurs activités en faveur de la démocratie et des droits de l’homme qui sont visées. Lors du procès, qui a duré seulement quatre heures, le 11 mai 2007, Nguyên Van Dai est condamné à cinq ans de prison et quatre ans de résidence surveillée. Lê Thi Công Nhân écope de quatre ans de prison et trois ans de résidence surveillée. Le procès avait soulevé la réprobation internationale tandis que les médias officiels menaient une campagne de dénonciation des crimes que les deux avocats sont supposés avoir commis. Au procès en appel, qui a eu lieu en novembre 2007, leurs peines de prison respectives ont été réduites d’un an. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 18 décembre 2015)
Nguyên Van Dai, résidant aujourd’hui à Hanoi, est né en 1969 d’une famille de petits fonctionnaires dans la province de Hung Yên, au nord-ouest du Vietnam. Après ses études secondaires et une courte formation technique, il est allé travailler en Allemagne où il était présent lors de la chute du mur de Berlin en 1989. A son retour au Vietnam, il entame des études de droit à l’université de Hanoi. Après avoir obtenu son diplôme, il travaille pendant un temps dans divers cabinets d’avocats de la capitale. En 1999, il s’inscrit au barreau de la province de Vinh Phuoc, puis, en 2002, à celui de Hanoi. Entre-temps, en 1997, il s’était porté candidat indépendant à la députation mais n’a pas été élu. En 2003, il fonde le bureau de conseil et de service dont il est le directeur. A la même époque, il est chef de bureau au cabinet d’avocats Thiên An.
Dès 1999, l’avocat s’engage dans des activités en faveur des droits de l’homme et plus particulièrement de la liberté religieuse. En 2004, Me Nguyên Van Dai assure la défense du célèbre pasteur mennonite Nguyên Hông Quang. Il devient membre de l’Association internationale des pasteurs protestants, ainsi que de sa branche asiatique. En avril 2004, avec onze de ses confrères, il fonde l’Association des avocats pour la justice.
Il est également l’auteur d’un certain nombre de textes où il commente le droit vietnamien. En particulier, il met en cause l’article 4 de la Constitution vietnamienne de 1982 institutionnalisant le monopole politique du Parti communiste.
A la fin de l’année 2006 et au début de l’année 2007, la Sécurité publique lance une campagne d’arrestations contre les opposants politiques. Nguyên Van Dai sera le 20e sur la liste. Le 3 février 2007, la police opère une perquisition dans les locaux de son cabinet d’avocats, où son adjointe, l’avocate Lê Thi Công Nhân, est en train d’initier un groupe d’étudiants aux droits de l’homme. Le 6 mars suivant, les deux avocats sont arrêtés.
Le procès en première instance aura lieu deux mois plus tard, le 11 mai 2007. Les deux avocats sont accusés de « propagande antigouvernementale menaçant la sécurité nationale » ; en réalité, ce sont bien leurs activités en faveur de la démocratie et des droits de l’homme qui sont visées. Lors du procès, qui a duré seulement quatre heures, le 11 mai 2007, Nguyên Van Dai est condamné à cinq ans de prison et quatre ans de résidence surveillée. Lê Thi Công Nhân écope de quatre ans de prison et trois ans de résidence surveillée. Le procès avait soulevé la réprobation internationale tandis que les médias officiels menaient une campagne de dénonciation des crimes que les deux avocats sont supposés avoir commis. Au procès en appel, qui a eu lieu en novembre 2007, leurs peines de prison respectives ont été réduites d’un an. (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 18 décembre 2015)