Depuis qu’il s’est déclenché, à la suite de la répression policière qui a suivi les deux soulèvements de certaines ethnies des Hauts Plateaux du Centre-Vietnam, au mois de février 2001 et pendant le week-end de Pâques 2004, l’exode des Montagnards à travers la forêt vers le Cambodge n’a guère cessé. Certes, le nombre des chercheurs d’asile a fortement diminué, mais, pour des raisons tant religieuses que politiques, des petits groupes continuent de se frayer un chemin à travers la forêt et tentent de passer la frontière pour obtenir la protection du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU. Cependant, cette traversée des frontières ne va pas sans soulever des problèmes chez les pays frontaliers du Vietnam, soucieux de ne pas altérer leurs relations avec leur voisin.
Cette volonté de ménager le Vietnam s’est manifestée tout récemment en Thaïlande. L’organisation Human Rights Watch avait programmé, pour le 26 juin, au Club des correspondants de la presse étrangère à Bangkok (Foreign Correspondents Club of Thailand - FCCT), une conférence de presse destinée à faire connaître la répression exercée par les autorités vietnamiennes sur les minorités ethniques des Hauts Plateaux du Centre-Vietnam. Cependant, à la dernière minute, alors que de nombreux journalistes et membres des diverses organisations humanitaires s’étaient rassemblés pour participer à cette réunion, il a été annoncé que la conférence n’aurait pas lieu, et ce sur ordre des autorités thaïlandaises. Dans l’après-midi, le groupe humanitaire américain ayant organisé la conférence faisait paraître un communiqué de presse déclarant que la rencontre n’avait pas eu lieu à cause des ordres gouvernementaux. Allusion a été faite aux pressions exercées par le pays voisin responsable du départ des Montagnards vers un pays d’asile.
Selon les commentateurs politiques, ce sont des raisons de politique internationale qui ont conduit le gouvernement militaire de Thaïlande à interdire la conférence de presse où devaient être dénoncées les violations des droits de l’homme et de la liberté religieuse chez les Montagnards de la région centrale du Vietnam. Les autorités actuelles auraient craint que la conférence prévue ait une influence fâcheuse sur les relations entre le Vietnam et la Thaïlande, alors que le Premier ministre vietnamien Nguyên Tan Dung se prépare à une visite officielle en Thaïlande qui aura lieu au début juillet.
La conférence de presse projetée pour le 26 juin faisait partie d’une série d’initiatives prises par Human Rights Watch et d’autres groupes de défense des droits de l’homme pour obliger le Cambodge à accorder un premier asile aux membres des ethnies minoritaires qui continuent à fuir le Vietnam pour se réfugier au Cambodge, le pays qui leur est le plus accessible. La politique actuelle des autorités cambodgiennes consiste, la plupart du temps, à les arrêter et les reconduire à la frontière vietnamienne. D’après certains témoignages, plusieurs réfugiés ainsi rapatriés n’ont pas rejoint leurs familles au Vietnam.
Le 1er mai dernier, Human Rights Watch, en compagnie de deux autres groupes humanitaires, publiait un communiqué condamnant sévèrement l’attitude du Cambodge à l’égard des réfugiés montagnards : « Le comportement du pouvoir cambodgien refusant aux personnes venant du Vietnam de se faire enregistrer comme demandeurs d’asile et de postuler au statut de réfugié démontre que le gouvernement ne se soumet pas aux lois internationales en ce domaine. » (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 2 juillet 2015)
Cette volonté de ménager le Vietnam s’est manifestée tout récemment en Thaïlande. L’organisation Human Rights Watch avait programmé, pour le 26 juin, au Club des correspondants de la presse étrangère à Bangkok (Foreign Correspondents Club of Thailand - FCCT), une conférence de presse destinée à faire connaître la répression exercée par les autorités vietnamiennes sur les minorités ethniques des Hauts Plateaux du Centre-Vietnam. Cependant, à la dernière minute, alors que de nombreux journalistes et membres des diverses organisations humanitaires s’étaient rassemblés pour participer à cette réunion, il a été annoncé que la conférence n’aurait pas lieu, et ce sur ordre des autorités thaïlandaises. Dans l’après-midi, le groupe humanitaire américain ayant organisé la conférence faisait paraître un communiqué de presse déclarant que la rencontre n’avait pas eu lieu à cause des ordres gouvernementaux. Allusion a été faite aux pressions exercées par le pays voisin responsable du départ des Montagnards vers un pays d’asile.
Selon les commentateurs politiques, ce sont des raisons de politique internationale qui ont conduit le gouvernement militaire de Thaïlande à interdire la conférence de presse où devaient être dénoncées les violations des droits de l’homme et de la liberté religieuse chez les Montagnards de la région centrale du Vietnam. Les autorités actuelles auraient craint que la conférence prévue ait une influence fâcheuse sur les relations entre le Vietnam et la Thaïlande, alors que le Premier ministre vietnamien Nguyên Tan Dung se prépare à une visite officielle en Thaïlande qui aura lieu au début juillet.
La conférence de presse projetée pour le 26 juin faisait partie d’une série d’initiatives prises par Human Rights Watch et d’autres groupes de défense des droits de l’homme pour obliger le Cambodge à accorder un premier asile aux membres des ethnies minoritaires qui continuent à fuir le Vietnam pour se réfugier au Cambodge, le pays qui leur est le plus accessible. La politique actuelle des autorités cambodgiennes consiste, la plupart du temps, à les arrêter et les reconduire à la frontière vietnamienne. D’après certains témoignages, plusieurs réfugiés ainsi rapatriés n’ont pas rejoint leurs familles au Vietnam.
Le 1er mai dernier, Human Rights Watch, en compagnie de deux autres groupes humanitaires, publiait un communiqué condamnant sévèrement l’attitude du Cambodge à l’égard des réfugiés montagnards : « Le comportement du pouvoir cambodgien refusant aux personnes venant du Vietnam de se faire enregistrer comme demandeurs d’asile et de postuler au statut de réfugié démontre que le gouvernement ne se soumet pas aux lois internationales en ce domaine. » (eda/jm)
(Source: Eglises d'Asie, le 2 juillet 2015)