Les agences de presse internationales se sont fait l’écho ces jours derniers d’articles de presse parus en Chine évoquant une proposition que Pékin aurait faite au Vatican à propos du mode de désignation des évêques de l’Eglise catholique en Chine continentale.
Dans son édition du vendredi 21 novembre, le Huanqiu Shibao (Global Times), voix très officielle de la presse chinoise, et média connu pour sa ligne résolument nationaliste, a cité une source anonyme proche du dossier selon laquelle les candidats à l’épiscopat seraient choisis après accord entre la Conférence des évêques catholiques de Chine et l’Administration d’Etat pour les affaires religieuses, puis présentés au Vatican pour qu’ils soient ordonnés. L’Association patriotique des catholiques chinois a affirmé qu’elle espérait recevoir une réponse du Vatican d’ici le début de l’année 2015. Le Saint-Siège n’a pas fait connaître sa réaction.
Dans la tribune ci-dessous, mise en ligne le 24 novembre sur les fils de l’agence Ucanews, un journaliste, qui signe sous le pseudonyme de Dan Long (1), très au fait de ce dossier, décrypte la proposition chinoise et invite à la plus grande prudence quant à la conclusion prochaine d’un accord entre la Chine et le Vatican. La traduction est de la Rédaction d’Eglises d’Asie.
A première vue, les nouvelles rapportées dans la presse chinoise à la fin de la semaine dernière quant à une possible avancée dans les relations sino-vaticanes semblent très positives. Alors qu’avait filtré le fait qu’au cours des derniers dix-huit mois, le pape François et le président Xi Jinping avaient échangé des courriers, et que l’avion papal avait, – c’était une première – , été autorisée en août dernier à traverser l’espace aérien chinois, le Wenweipo, un quotidien pro-Pékin de Hongkong, a rapporté la semaine dernière qu’un accord était sur le point d’être conclu au sujet de la nomination des évêques en Chine continentale, ce sujet étant la principale pierre d’achoppement empêchant la normalisation des relations diplomatiques entre Rome et Pékin.
Mais d’après ce que nous pouvons savoir des négociations secrètes qui existent entre les deux parties, cette nouvelle n’en est pas vraiment une et s’apparente plutôt à un classique coup à double détente du régime communiste : même s’il semble bien que des discussions soient en train d’avoir lieu et des compromis d’être négociés, la conclusion d’un accord semble tout sauf certaine.
Ce que cet article du Wenweipo signifie vraiment, c’est que nous sommes en présence d’une annonce délivrée volontairement par le Parti communiste afin de faire pression sur le Vatican et de l’amener à accepter sa proposition, tout en générant un courant de sympathie pour sa position, de manière à ce qu’au cas où les pourparlers échoueraient – ce qu’ils ne manqueront pas de faire –, Pékin puisse en rejeter la faute sur le Vatican. Qu’un responsable anonyme du Parti communiste fasse « fuiter » des détails sur ces négociations secrètes et qu’il le fasse auprès d’un quotidien pro-Pékin pour qu’ensuite l’ensemble de l’affaire soit repris par le Global Times, journal du continent considéré comme défendant une ligne nationaliste dure, tout ceci ne ressemble que trop à une tactique chinoise familière.
La substance réelle du compromis que la Chine veut imposer au Vatican s’apparente très exactement au modèle que Pékin a offert à Hongkong en matière de « démocratie ». A savoir, un choix très réduit de candidats présélectionnés par le gouvernement chinois. La formule peut apparaître comme présentant un progrès, mais en réalité elle n’équivaut qu’à mettre en place un nouveau système offrant une liberté de façade pour continuer à marginaliser les individus perçus comme étant hostiles au Parti communiste, et donc in fine à maintenir son contrôle.
Avec un bilan désastreux en matière de liberté religieuse et le fait que la Chine est l’un des six pays au monde qui ne soient pas parvenus à établir des relations diplomatiques avec le Saint-Siège – les cinq autres étant la Corée du Nord, la Birmanie, le Laos, Brunei et le Vietnam –, c’est bien à Pékin qu’il incombe de faire des compromis. Mais les récents articles de presse que nous venons de mentionner indiquent que la Chine est très peu disposée à changer.
L’article paru vendredi dernier dans le Global Times rejette toute perspective de voir dissoute l’Association patriotique des catholiques chinois, alors que c’est là une préoccupation majeure du Saint-Siège qui tient pour illégitime le fait que l’Association patriotique s’arroge le droit de nommer les évêques. En citant deux experts pour défendre le rôle de l’Association, le Global Times ne fait que recourir à une tactique bien rodée qui consiste à dépeindre les agissements du Parti communiste comme étant le reflet d’une opinion universellement acceptée en Chine même. L’article du quotidien d’Etat va jusqu’à grossir sans vergogne le trait en qualifiant l’Association patriotique de « groupement indépendant » alors que celle-ci est clairement un organe étatique dont la mission est de superviser et de contrôler l’Eglise catholique en Chine.
Nombre d’observateurs de l’Eglise en Chine seront sans doute impatients de voir ce que sera la réponse du Vatican. Ils seront certainement déçus tant une telle réponse n’est pas nécessaire, étant donné que le pape en personne a déjà indiqué la position de l’Eglise sur cette question, et c’est bien cela qui rend improbable la conclusion à court terme d’un accord entre les deux parties.
En août dernier, dans l’avion papal de retour de Corée, et alors qu’il était au-dessus du sol chinois, le pape François a été on ne peut plus clair : « Nous respectons le peuple chinois. L’Eglise demande seulement la liberté d’accomplir son œuvre, son travail. Il n’y a aucune autre condition, a-t-il déclaré. Ensuite, nous ne devons pas oublier la lettre fondamentale pour les questions chinoises qui a été adressée aux Chinois par le pape Benoît XVI. Cette lettre est toujours d’actualité et pertinente. Il est bon de la relire. »
Ce que Benoît XVI a fondamentalement fait avec sa lettre de mai 2007 a été de rappeler à tous – et particulièrement à la Chine et à son gouvernement – ce qu’est la position du Vatican sur l’état des relations et le rôle de l’Eglise auprès de la société, quelle que soit cette société. En clair, que l’Eglise se doit de se tenir à l’écart de la politique mais qu’elle se soucie particulièrement du bien-être des gens ainsi que de la défense du « bien commun ».
« A la lumière de ces principes fondamentaux, la solution aux problèmes existants ne peut pas être trouvée en menant un conflit permanent avec les autorités civiles légitimes ; toutefois, l’obéissance à ces mêmes autorités n’est pas acceptable lorsque celles-ci interfèrent indûment dans les affaires concernant la foi et la discipline de l’Eglise », écrivait le pape Benoît XVI.
En citant la lettre de son prédécesseur, le pape François a indiqué que la position de l’Eglise demeurait simple et inchangée ; il paraît donc hautement improbable que des changements soient intervenus en la matière ces trois derniers mois. Il faut se souvenir ici que François consulte son prédécesseur avant chacun de ses déplacements à l’étranger, et il l’a certainement fait avant de quitter Rome pour s’envoler vers Séoul en août dernier. La permanence des propos du pape sur ces questions se retrouve d’ailleurs avec ce que des représentants de l’Eglise dans la région affirment en privé lorsqu’on les interroge sur la situation de l’Eglise en Chine.
L’Eglise a su faire montre de flexibilité avec certains pays connus pour persécuter les chrétiens, un exemple récent pouvant être trouvé du côté du Vietnam. Après que le gouvernement vietnamien et le Vatican ont établi un groupe de travail en 2009, Mgr Girelli a été nommé deux ans plus tard pour être le représentant non résident et, sous ce statut particulier, il visite le pays très régulièrement. Mais cela ne veut pas dire que le Vatican souhaite conclure le même genre d’accord avec la Chine ; ce serait même plutôt le contraire.
Des voix critiques affirment que le Vatican a été trop rapide dans son souci d’établir des ponts avec Hanoi et qu’en dépit de l’accord conclu, la liberté religieuse n’a pas connu d’amélioration. Le Saint-Siège a sans doute tiré des leçons de son expérience avec le Vietnam, le point essentiel étant que les principes fondamentaux ne doivent pas être compromis au prétexte de parvenir à la normalisation des relations diplomatiques.
On peut attendre du Vatican qu’il soit beaucoup plus prudent dans le cas de la Chine, dont le gouvernement s’est montré nettement moins flexible en matière de respect de la démocratie et des droits fondamentaux que le Vietnam. Les enjeux sont encore plus grands : le Vatican sait pertinemment que tout faux-pas sur le dossier chinois l’exposerait à des critiques bien plus fortes.
Alors que le Vatican ne montre aucun signe qu’il est prêt à abandonner sa position quant au fait qu’il doit être le seul à choisir ses évêques sur le terrain, le gouvernement chinois ne semble pas prêt, non plus, à abandonner le contrôle du processus de nomination de ces évêques, de même qu’il n’a donné aucun signe selon lequel il serait prêt à abandonner le contrôle de tel ou tel organe d’influence ou de pouvoir – que ce soit au sein des pouvoirs législatif ou judiciaire ou au sein des secteurs-clés de l’économie.
En août, lors de son premier voyage en Asie, le pape François a lancé un appel à peine voilé à la Chine lorsqu’il a assuré que les chrétiens n’étaient pas des « conquérants » menaçant les identités nationales. Mais, auprès d’un gouvernement paranoïaque qui intensifie les mesures de répression contre une Eglise dynamique et en croissance, les paroles du pape sont peu susceptibles d’être entendues.
Que des pourparlers – fussent-ils superficiels – existent entre Pékin et le Vatican au sujet d’un compromis sur le mode de désignation des évêques chinois, c’est une chose. Mais que l’on ne s’imagine pas qu’un accord est proche et qu’une percée historique est en vue dans ce dossier difficile ! Ne vous laissez pas abuser par quelques articles de presse ! (eda/ra)
(1) Derrière le pseudonyme de Dan Long se cache un journaliste basé à Pékin qui suit l’actualité de la région depuis plus d’une décennie.
(Source: Eglises d'Asie, le 25 novembre 2014)
Dans son édition du vendredi 21 novembre, le Huanqiu Shibao (Global Times), voix très officielle de la presse chinoise, et média connu pour sa ligne résolument nationaliste, a cité une source anonyme proche du dossier selon laquelle les candidats à l’épiscopat seraient choisis après accord entre la Conférence des évêques catholiques de Chine et l’Administration d’Etat pour les affaires religieuses, puis présentés au Vatican pour qu’ils soient ordonnés. L’Association patriotique des catholiques chinois a affirmé qu’elle espérait recevoir une réponse du Vatican d’ici le début de l’année 2015. Le Saint-Siège n’a pas fait connaître sa réaction.
Dans la tribune ci-dessous, mise en ligne le 24 novembre sur les fils de l’agence Ucanews, un journaliste, qui signe sous le pseudonyme de Dan Long (1), très au fait de ce dossier, décrypte la proposition chinoise et invite à la plus grande prudence quant à la conclusion prochaine d’un accord entre la Chine et le Vatican. La traduction est de la Rédaction d’Eglises d’Asie.
A première vue, les nouvelles rapportées dans la presse chinoise à la fin de la semaine dernière quant à une possible avancée dans les relations sino-vaticanes semblent très positives. Alors qu’avait filtré le fait qu’au cours des derniers dix-huit mois, le pape François et le président Xi Jinping avaient échangé des courriers, et que l’avion papal avait, – c’était une première – , été autorisée en août dernier à traverser l’espace aérien chinois, le Wenweipo, un quotidien pro-Pékin de Hongkong, a rapporté la semaine dernière qu’un accord était sur le point d’être conclu au sujet de la nomination des évêques en Chine continentale, ce sujet étant la principale pierre d’achoppement empêchant la normalisation des relations diplomatiques entre Rome et Pékin.
Mais d’après ce que nous pouvons savoir des négociations secrètes qui existent entre les deux parties, cette nouvelle n’en est pas vraiment une et s’apparente plutôt à un classique coup à double détente du régime communiste : même s’il semble bien que des discussions soient en train d’avoir lieu et des compromis d’être négociés, la conclusion d’un accord semble tout sauf certaine.
Ce que cet article du Wenweipo signifie vraiment, c’est que nous sommes en présence d’une annonce délivrée volontairement par le Parti communiste afin de faire pression sur le Vatican et de l’amener à accepter sa proposition, tout en générant un courant de sympathie pour sa position, de manière à ce qu’au cas où les pourparlers échoueraient – ce qu’ils ne manqueront pas de faire –, Pékin puisse en rejeter la faute sur le Vatican. Qu’un responsable anonyme du Parti communiste fasse « fuiter » des détails sur ces négociations secrètes et qu’il le fasse auprès d’un quotidien pro-Pékin pour qu’ensuite l’ensemble de l’affaire soit repris par le Global Times, journal du continent considéré comme défendant une ligne nationaliste dure, tout ceci ne ressemble que trop à une tactique chinoise familière.
La substance réelle du compromis que la Chine veut imposer au Vatican s’apparente très exactement au modèle que Pékin a offert à Hongkong en matière de « démocratie ». A savoir, un choix très réduit de candidats présélectionnés par le gouvernement chinois. La formule peut apparaître comme présentant un progrès, mais en réalité elle n’équivaut qu’à mettre en place un nouveau système offrant une liberté de façade pour continuer à marginaliser les individus perçus comme étant hostiles au Parti communiste, et donc in fine à maintenir son contrôle.
Avec un bilan désastreux en matière de liberté religieuse et le fait que la Chine est l’un des six pays au monde qui ne soient pas parvenus à établir des relations diplomatiques avec le Saint-Siège – les cinq autres étant la Corée du Nord, la Birmanie, le Laos, Brunei et le Vietnam –, c’est bien à Pékin qu’il incombe de faire des compromis. Mais les récents articles de presse que nous venons de mentionner indiquent que la Chine est très peu disposée à changer.
L’article paru vendredi dernier dans le Global Times rejette toute perspective de voir dissoute l’Association patriotique des catholiques chinois, alors que c’est là une préoccupation majeure du Saint-Siège qui tient pour illégitime le fait que l’Association patriotique s’arroge le droit de nommer les évêques. En citant deux experts pour défendre le rôle de l’Association, le Global Times ne fait que recourir à une tactique bien rodée qui consiste à dépeindre les agissements du Parti communiste comme étant le reflet d’une opinion universellement acceptée en Chine même. L’article du quotidien d’Etat va jusqu’à grossir sans vergogne le trait en qualifiant l’Association patriotique de « groupement indépendant » alors que celle-ci est clairement un organe étatique dont la mission est de superviser et de contrôler l’Eglise catholique en Chine.
Nombre d’observateurs de l’Eglise en Chine seront sans doute impatients de voir ce que sera la réponse du Vatican. Ils seront certainement déçus tant une telle réponse n’est pas nécessaire, étant donné que le pape en personne a déjà indiqué la position de l’Eglise sur cette question, et c’est bien cela qui rend improbable la conclusion à court terme d’un accord entre les deux parties.
En août dernier, dans l’avion papal de retour de Corée, et alors qu’il était au-dessus du sol chinois, le pape François a été on ne peut plus clair : « Nous respectons le peuple chinois. L’Eglise demande seulement la liberté d’accomplir son œuvre, son travail. Il n’y a aucune autre condition, a-t-il déclaré. Ensuite, nous ne devons pas oublier la lettre fondamentale pour les questions chinoises qui a été adressée aux Chinois par le pape Benoît XVI. Cette lettre est toujours d’actualité et pertinente. Il est bon de la relire. »
Ce que Benoît XVI a fondamentalement fait avec sa lettre de mai 2007 a été de rappeler à tous – et particulièrement à la Chine et à son gouvernement – ce qu’est la position du Vatican sur l’état des relations et le rôle de l’Eglise auprès de la société, quelle que soit cette société. En clair, que l’Eglise se doit de se tenir à l’écart de la politique mais qu’elle se soucie particulièrement du bien-être des gens ainsi que de la défense du « bien commun ».
« A la lumière de ces principes fondamentaux, la solution aux problèmes existants ne peut pas être trouvée en menant un conflit permanent avec les autorités civiles légitimes ; toutefois, l’obéissance à ces mêmes autorités n’est pas acceptable lorsque celles-ci interfèrent indûment dans les affaires concernant la foi et la discipline de l’Eglise », écrivait le pape Benoît XVI.
En citant la lettre de son prédécesseur, le pape François a indiqué que la position de l’Eglise demeurait simple et inchangée ; il paraît donc hautement improbable que des changements soient intervenus en la matière ces trois derniers mois. Il faut se souvenir ici que François consulte son prédécesseur avant chacun de ses déplacements à l’étranger, et il l’a certainement fait avant de quitter Rome pour s’envoler vers Séoul en août dernier. La permanence des propos du pape sur ces questions se retrouve d’ailleurs avec ce que des représentants de l’Eglise dans la région affirment en privé lorsqu’on les interroge sur la situation de l’Eglise en Chine.
L’Eglise a su faire montre de flexibilité avec certains pays connus pour persécuter les chrétiens, un exemple récent pouvant être trouvé du côté du Vietnam. Après que le gouvernement vietnamien et le Vatican ont établi un groupe de travail en 2009, Mgr Girelli a été nommé deux ans plus tard pour être le représentant non résident et, sous ce statut particulier, il visite le pays très régulièrement. Mais cela ne veut pas dire que le Vatican souhaite conclure le même genre d’accord avec la Chine ; ce serait même plutôt le contraire.
Des voix critiques affirment que le Vatican a été trop rapide dans son souci d’établir des ponts avec Hanoi et qu’en dépit de l’accord conclu, la liberté religieuse n’a pas connu d’amélioration. Le Saint-Siège a sans doute tiré des leçons de son expérience avec le Vietnam, le point essentiel étant que les principes fondamentaux ne doivent pas être compromis au prétexte de parvenir à la normalisation des relations diplomatiques.
On peut attendre du Vatican qu’il soit beaucoup plus prudent dans le cas de la Chine, dont le gouvernement s’est montré nettement moins flexible en matière de respect de la démocratie et des droits fondamentaux que le Vietnam. Les enjeux sont encore plus grands : le Vatican sait pertinemment que tout faux-pas sur le dossier chinois l’exposerait à des critiques bien plus fortes.
Alors que le Vatican ne montre aucun signe qu’il est prêt à abandonner sa position quant au fait qu’il doit être le seul à choisir ses évêques sur le terrain, le gouvernement chinois ne semble pas prêt, non plus, à abandonner le contrôle du processus de nomination de ces évêques, de même qu’il n’a donné aucun signe selon lequel il serait prêt à abandonner le contrôle de tel ou tel organe d’influence ou de pouvoir – que ce soit au sein des pouvoirs législatif ou judiciaire ou au sein des secteurs-clés de l’économie.
En août, lors de son premier voyage en Asie, le pape François a lancé un appel à peine voilé à la Chine lorsqu’il a assuré que les chrétiens n’étaient pas des « conquérants » menaçant les identités nationales. Mais, auprès d’un gouvernement paranoïaque qui intensifie les mesures de répression contre une Eglise dynamique et en croissance, les paroles du pape sont peu susceptibles d’être entendues.
Que des pourparlers – fussent-ils superficiels – existent entre Pékin et le Vatican au sujet d’un compromis sur le mode de désignation des évêques chinois, c’est une chose. Mais que l’on ne s’imagine pas qu’un accord est proche et qu’une percée historique est en vue dans ce dossier difficile ! Ne vous laissez pas abuser par quelques articles de presse ! (eda/ra)
(1) Derrière le pseudonyme de Dan Long se cache un journaliste basé à Pékin qui suit l’actualité de la région depuis plus d’une décennie.
(Source: Eglises d'Asie, le 25 novembre 2014)